Tout le monde a entendu parler des dangers du fast-food. Et la majorité des consommateurs sont d’accord que les aliments frits, ainsi que les hamburgers, ont des méfaits sur notre silhouette, nuisent à notre peau et notre système digestif. Ceci étant, il n’y a jamais de places libres dans les établissements de restauration rapide. Les clients de ces établissements ne résistent aux hamburgers, se rassurant en voyant une feuille de salade et une tranche de tomate à l’intérieur. Toutes ces personnes sont victimes d’une publicité qu’ils ont vue à la télévision. C’est pourquoi il serait logique de lutter contre le fast-food par les mêmes moyens, a-t-on conclu à la Chambre publique de la Fédération de Russie.
La seule différence, c’est que cette « contre-publicité » sera faite avec les fonds budgétaires, alors que la publicité du fast-food est réalisée avec l’argent que paient aux diffuseurs les géants de la restauration rapide. A en juger les spots qui existent déjà, on peut dire que les spots critiquant le fast-food perdent leurs positions face aux spots publicitaires qui le glorifient.
« La publicité sociale n’en est qu’au stade de développement dans notre pays », explique Vladimir Kastiounine, rédacteur en chef du magazine Journalisme et le marché média. « A la différence de la publicité commerciale, à l’heure actuelle, un nombre insuffisant d’experts travaillent dans le secteur de la publicité sociale. C’est la raison pour laquelle ce type de publicité est souvent inefficace. Il faut qu’un nombre plus important d’experts soit impliqué dans ces projets. Dans ce cas là, nous pourrons nous opposer au fast-food, qui nuit à la santé. Dans ce cas, il faut montrer quelque chose d’alternatif au fast-food. Très souvent, les consommateurs ne savent pas à quoi ressemble une nourriture équilibrée ».
Il ne faut pas négliger l’aspect extérieur des plats équilibrés, qui sont censés venir en remplacement du fast-food. Sinon, cette action de promotion ne marchera pas. C’est ce qui s’est produit aux Etats-Unis. L’épouse du président américain Michelle Obama, qui défend la nourriture équilibrée, a introduit dans les écoles un menu de déjeuner sans sel, sans sucre, où les aliments frits ont été remplacés par des aliments cuits à la vapeur. Résultat, on voit aujourd’hui sur Internet une multitude de photos de menus des cantines scolaires très peu appétissants. Ces photos sont publiées dans les réseaux sociaux par des utilisateurs qui sont habitués à manger des frites et de la viande panée le midi. Et après les cours, les écoliers affluent dans les établissements de restauration rapide.
Cependant, le problème de l'impact négatif de la restauration rapide sur la santé de l’homme, et surtout de la jeune génération, existe bel et bien, et il faut résoudre ce problème. C’est le point de vue du président de l’Association de la santé publique de Russie Andreï Demine.
« La contre-pub licité de la restauration rapide est l’une des dimensions du mode de vie sain», explique-t-il. « Il faut agir sur les chaînes de restauration rapide pour les forcer à prendre des mesures, même si ces mesures ne leur seront pas bénéfiques. Elles sont primordiales pour la santé publique. Cela concerne aussi la technologie de la préparation des aliments. Et il faut également donner un maximum d’informations sur les fast-food à la population ».
Les experts proposent notamment de fournir des informations sur les ingrédients dont sont composés les menus des fast-food. De nombreux consommateurs ignorent par exemple que les nuggets de poulet, préparés par certaines chaînes de restauration rapide, contiennent du diméthylpolysiloxane, une substance chimique élastique, qui n’est pas conçue pour être mangée. /N