La participation de plusieurs centaines de Français au Djihad en Syrie et en Irak est quelque chose de connu depuis longtemps, néanmoins cette vidéo de la semaine dernière a fait réagir la classe politique française, avec cette fois une proposition radicalement nouvelle qui émanait du patron de Debout la République Nicolas Dupont-Aignan, d’appliquer une justice d’exception aux Français qui reviendraient sur le territoire national après avoir fait la guerre en Syrie ou en Irak. Très concrètement il s’agirait d’une mesure d’éloignement géographique, pour le député maire de Yerres c’est quelque chose d’indispensable à mettre en place car pour l’instant rien n’est fait pour dissuader ces jeunes de s’engager dans ces nouvelles guerres :
Vous avez dit que pour les djihadistes français qui reviennent après leur djihad en France, vous préconisez un éloignement géographique, comment est-ce que vous voyez ça ? Quelle serait la mesure exactement ?
C’est très simple, j’estime que les djihadistes pas privés de nationalité, c’est à dire ceux qui ne sont pas binationaux, pour les binationaux je propose la déchéance de la nationalité française. Pour ceux qui sont « seulement » français nous pouvons tout à fait les éloigner du territoire métropolitain et de reconstruire un centre de détention en Guyane. Cayenne est bien connu des Français parce que c’était le lieu où il y avait un bagne, je ne demande pas de refaire un bagne, mais je demande simplement que quand on prend les armes contre un pays, qu’on égorge des citoyens en Irak, que l’on combat les soldats français qui sont là-bas on ne peut pas revenir sur notre territoire comme si de rien n’était.
Il s’agirait d’une mesure temporaire ou ils seraient envoyés là-bas à vie ?
Temporaire avec le respect de la justice. Il s’agit tout simplement de purger la peine là-bas, c’est à dire de ne pas purger la peine dans une prison française avec le laxisme bien connu. On doit envoyer un signal très clair à ces jeunes qui prennent les armes pour tuer et pour égorger avec un fanatisme considérable.
Ca toucherait combien de personnes ? Combien il y a de djihadistes français ?
On estime à environ 300 les djihadistes actifs, le premier problème c’est qu’ils sont là-bas et on y peut rien, en revanche mon soucis c’est qu’ils ne reviennent pas sur le territoire métropolitain en liberté. A partir du moment où ils ont combattu ça signifie qu’ils ont quitté la communauté nationale et que s’ils reviennent : si ils sont binationaux on leur enlève la nationalité française et si ils sont que Français à ce moment là ils purgent une peine que la justice déterminera selon les actes qu’ils ont commis.
Et pour l’instant qu’est ce qui est fait ?
Pour l’instant personne ne sait ce qui est fait. Je suis très surpris de l’attitude du gouvernement. Nous avons voté une loi antiterroriste qui est bonne, que j’ai votée, mais ça ne suffit pas. J’estime qu’à leur retour, lorsqu’il y a eu des actes de violence, comme des exécutions, il ne faut pas laisser impunis de tels actes monstrueux.
Quand vous dites qu’il n’y a rien qui se passe, quand un jeune homme a fait le djihad en Syrie ou en Irak revient en France il est complétement libre ?
Non il est suivi, mais pour l’instant il n’y a pas de véritable peine. Il y a des mesures de surveillance de plaintes, mais pour l’instant nous sommes dans le flou le plus total et ça ne peut pas exister. Si l’on veut éviter qu’il y en ait d’autres qui partent il faut que les jeunes qui seraient tentés par ce fanatisme sachent qu’il n’y a pas de billet de retour.
Il faudrait également attaquer à la source du problème.
Il faut bien évidemment attaquer à la source. C’est une évidence et ça participe à un ensemble de politique globale que j’ai proposé il y a longtemps.