Un personnage haut en couleur qui cavale par monts et par vaux n’ayant pas froid aux yeux. C’est du moins l’image qu’il soigne en la renvoyant aux Français. Quant à la réalité, elle est un brin plus nuancée et moins perméable.
Les présidentielles ont tout l’air d’être repoussées aux calendes grecques avec tout l’événementiel en train de nous tomber sur le dos aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Un vide affreux qui se crée en politique souligné par un mot d’esprit un peu douteux de la chef du Front national sur le soi-disant UMP-S, appelle à un durcissement de position de la part des chefs de file d’une droite qui se dit vraie (à la différence du FN qui se range à l’extrémité de la vie politique dite normale par les bien-pensants).
Pour y voir un peu plus clair dans ces querelles de clocher franco-gauloises où les politiques s’étripent en beauté à bord du paquebot « France » dont la devise semble être de plus en plus « Vogue la galère », il faut vraiment comprendre la différence entre les candidats… euh ! – siamois qui sont tellement différents chez l’UMP mais qui se ressemblent tant qu’ils se chipotent sans vergogne leurs points de programme politique.
Pour la petite histoire, il y en a quatre dans l’escarcelle, à savoir : Sarko le Terrible, Jupéé, le biatlantiste, Fillon, le conformiste et Bertrand, l’outsider. Et une fois n’est pas coutume, on va commencer par le bas de la liste par ce bon vieux Xavier briguant la tête de l’UMP. Ca fait tellement longtemps qu’il veut être candidat à la primaire de l’UMP en 2016 que cela donne presque presque le vertige. Mais il rame comme un bagnard pour garder la tête hors de l’eau ! Ces points forts qu’il aligne comme les pièces d’artillerie lourde sont les suivants :
- limiter le statut de fonctionnaires tout en instaurant un droit d’option pour eux c’est-à-dire soit augmentés mais sans avantages en nature, soit mis à la porte ;
- chasser la semaine de 35 heures en faveur du contrat en entreprise ;
- -faire baisser le coût du travail ;
- Apporter un amendement au Code de la nationalité pour rendre les Français vraiment Français et pas que du passeport.
Le reste n’est que des broutilles sans importance. Aucun point sur la vie internationale, ni Europe, ni défense ; prenons-en bien note et acte !
Le deuxième, à voir d’en-bas est François Fillon, tout en dentelles rondelettes et phrases bien tournées style Ecole Normale. Son programme est bien bichonné, mais on y retrouve forcément une immigration maîtrisée grâce à des quotas (comme si le rassemblement familial de nos combattants syriens en mal du pays ne casserait pas tous les calculs des têtes chercheuses de l’Administration Nationale) ; la semaine de 35 heures au ban de la nation ; réduction des effectifs publics ; déni des normes sociales pour les salariés ; report d’âge de la retraite (un point original tout de même, surtout avec les jeunes qui patientent en attendant que les vieux s’en aillent !) ; révision du programme scolaire avec l’accent lis sur le français, les maths et l’anglais (pourquoi pas le chinois et le russe qui sont les marchés porteurs ? Nos enfants vont-ils traduire les Beatles au lieu de se procurer un poste décent à l’étranger par les temps qui courent ?) ; un Schengen+ pour contrôler les frontières et le maintien du mariage homo… Une vraie aubaine, quoi ! Mais toujours aucune trace de la souveraineté du pays ni d’un projet national !
Et voici venir Alain Juppé le Bordelais qui lise sur « la nouvelle croissance » (ni plus ni moins comme s’il y en avait déjà une en cours !). Il n’y va pas par 4 chemins : la sempiternelle semaine de 35 heures en voie de démolition, rogner sur la dépense publique pour griffonner 100 Milliards d’économies ; suppression de l’ISF (tout comme Fillon) ; mariage homo maintenu et la scolarité améliorée par un effort supplémentaire à fournir par les profs moyennant une prime ! Pa s de quoi faire la nouba tout de même, car le programme sonne aussi creux que les deux autres ! Quid de la tant attendue croissance ? Comment ferait-on pour créer de nouveaux postes d’emploi sans aucun débouché de marché valable (les gars de Saint-Nazaire vous en raconteraient des histoires sur les suppressions d’emplois dans le secteur de l’économie réelle qu’ils attendent un peu fatalistes) ? Que du vent !
Et le dernier ami des électeurs de l’UMP Nicolas Sarkozy. Un point d’originalité marqué par la fusion des conseils généraux et régionaux, un point cher au cœur de Carl Lang qui l’a longuement décortiqué sur nos ondes… Une règle d’or un tantinet plus concrète par rapport aux prédécesseurs : limiter la dépense publique à 50% du PIB (que l’on sait déjà déficitaire, d’ailleurs), supprimer les fonctionnaires à vie case les chômeurs à longue durée en faisant fi de leur choix professionnel ou personnel, abroger la loi Taubira. Et enfin un point à faible teneur du contexte international : exploiter le gaz de schiste (le pauvre Sarko n’a jamais compris que ce gaz relève d’une légende made in US parce qu’il est dur d’en payer le prix au nom d’une écologie ruinée et des séismes à la chaîne).
Bref, pas de quoi pavoiser compte tenu de la portée du choix à réaliser par les électeurs de l’UMP. Le programme de Sarkozy est un peu plus prononcé par rapport aux autres candidats mais il a aussi plus de vécu ! Le Général De Gaulle doit s’en retourner dans sa tombe tellement ses petits-enfants politiques manquent de poigne et d’imagination.
Pour moi, il s’agit plutôt d’un exercice de dictée à la maternelle que d’un vrai programme avec un projet national avec de nouvelles ouvertures de type : investir dans la haute technologie pour créer de nouveaux postes d’emploi à la station lunaire française ; passer au peigne-fin les banlieues en interdisant aux ressortissants de former des entités communautaires compactes ; permettre à la Police Nationale l’usage des armes à feu en cas de légitime défense ; réinsérer la peine capitale pour les vétérans de l’Etat Islamique de retour en France, etc. Malheureusement, la France semble être dirigée par des lopettes qui n’ont pas l’air de vouloir la tirer du pétrin.