Les délégués ont abordé les problèmes généraux et échangé d’expérience dans le domaine de l’urbanisme, de la planification et du bâtiment urbains. Est-ce possible pour les gens d’âge, d’origine, de statut social et professionnel et aux revenus différents de coexister harmonieusement sur un territoire ? C’est ainsi qu’a été formulée la question aux débats avec la participation de l’architecte David Manjin, professeur à l’Ecole d’architecture à Paris et à l’Ecole nationale des ponts et chaussées. Grand Prix de l’urbanisme 2008, David Manjin prend part aux consultations sur le développement du Grand Paris qu’il compare à Moscou.
LVdlR: Vous êtes un grand spécialiste dans tout ce qui concerne les problèmes de l’urbanisme, de l’architecture des grandes villes.
David Manjin: Oui, j’ai beaucoup intéressé à la fois comme professionnel en zone des projets, à la fois parce que je travaille dans l’atelier du Grand Paris, qui réunit un groupe d’architectes internationaux et nationaux, et à la fois parce que j’ai publié un certain nombre des livres sur comment fonctionnent les grandes métropoles contemporaines.
LVdlR: C’est vraiment très important à l’heure actuelle. Et quel était le thème de cette conférence internatiuonale à Saint-Pétersbourg?
David Manjin: Je crois qu’en fait l’idée était de réunir des personnes qui concourent à la fabrication de Saint-Pétersbourg aujourd’hui, qui soient autant du milieu de la planification et la réglementation, que de la promotion privée, que du monde associatif, que des experts en urbanisme, pour voir un peu comment tout ça fonctionne à partir d’un diagnostic ou d’installations des questions, que manifestement les gens se posent sur la façon dont on est en train de faire, de très grandes questions de logement assez isolé du reste de la ville et peu équipé en espaces publiques et en services. Donc, c’était de voir à quelle échelle on pouvait essayer d’améliorer les choses, la taille des îlots, le type d’immeubles, degré de mixité, quelle densité, quel auteur etc.
LVdlR: Est-ce que votre poinr de vue était similaire à ceux des architectes de Saint-Petersbourg?
David Manjin: Là, j’ai vu relativement peu d’architectes de Saint-Petersbourg. A ce moment je peux constater d’avancer très grands immeubles construits à la plus grande économie pour loger les gens, qui arrivent à Saint-Pétersbourg, ou pour loger ceux, qui sont moins bien logés d’un centre ou les logements sont petits. Encore une fois, il y a peu d’équipements. Si vous voulez mon impression, c’est quand je me promène dans des quartiers, construits dans les années 60-70, où il y a maintenant des arbres etc., même si les logements ou les bâtiments peuvent être dégradés, il y a quand même un accès aux stations métro, aux bus, il y a un certain nombre d’équipements ou des organisations des bâtiments, qui paraissent un peu plus riches, que ce qui est en train se faire dans la précipitation à ce moment.
LVdlR: Est-ce que vous avez visité une fois Moscou?
David Manjin: Oui, je sais Moscou, mais pas récemment.
LVdlR:C’est une ville très grande avec beaucoup de population, et il existe un grand problème de la circulation, parce qu’il y a beaucoup de voitures à Moscou.
David Manjin: Je pense qu’une des questions, qui pas seulement posée en Russie, c’est la place de la voiture, la vitesse de la voiture dans les villes, la place, qu’elle prend et le degrès de dépendance, c’est à dire l’obligation à presque tout le monde dans ces modes d’urbanisation très éloignées quelquefois du transport en commun, dépendant de la voiture, de long trajet en bus. Il n’est pas normal qu’on soit obligé dans tous les pays du monde de prendre sa voiture pour aller mettre les enfants à l’école, d’avoir une voiture, d’avoir même deux ou trois voirures par ménage, pour simplement amener les enfants à l’école, aller d’acheter du pain ou aller jusqu’à un arrêt de transport en commun. Donc, c’est ma grande préoccupation ce projet pour essayer de proposer des alternatives à cette très grande dépendance à l’automobile, qui n’est pas un modèle durable.
LVdlR: La terre au centre ville coûte assez cher, c’est pourquoi les « quartiers pour dormir», comme les appelle chez nous, se situent à la périphérie de la ville.
David Manjin: C’est la tension du moment où vous avez des villes, une mégapole comme Moscou. Moscou est asez comparable au Grand Paris par exemple. Moscou fait à peu près 12 millions d’habitants. C’est une ville radioconcentrée, c’est à dire avec des grandes radiales et des grandes rocades sur lesquelles beaucoup d’entements. Ce que vous voyez, c’est la grande distribution, c’est un grand supermarché. Il faut considérer qu’à partir de cette taille de ville-là, il y a forcément des organisations de la ville, qui sont pas uniquement dépendantes au centre et qui n’obligent pas tout le monde à aller travailler au centre et habiter dans la grande banlieue.Donc, il faut réussir à fabriquer des emplois et des centres tertiaires ou voir même de production, si maintenant on sait faire des usines propres, qui soient dans ce qui est aujourd’hui la périphérie. Donc, il faut fabriquer des centralités dans la périphérie, qui évitent des trop grandes distances, qui fait que les gens finalement s’épuisent dans ces grandes villes et au bout d’un moment ils préfèrent de quitter la grande ville. C’est ce qu’on peut constater par exemple dans le Grand Paris, ou quand on arrive l’âge de la retraite, ou même quand ils ont deuxième enfant, ils préfèrent habiter dans une ville moins grande, mais où ils n’ont pas cette très grande fatigue du transport.