Leur population est très faible. On compte à peine 7 ou 8 léopards des neiges dans le domaine naturel de Saïano-Chouchenskoïé. Une seule femelle, Staraïa assurait la reproduction de la population des animaux de la réserve, mettant au monde régulièrement deux à trois chatons. L'automne dernier, en essayant de se libérer d’un nœud, elle s’est blessée et est morte suite à une infection. L’expédition des employés de la réserve naturelle pour la trouver, n’a donné aucun résultat, explique à La Voix de la Russie le chercheur de la réserve naturelle de Saïano-Chouchenskoïé Timour Moukhamediev.
« Elle a eu deux petits , et venait de les sortir de sa tanière. Notre photo piège a enregistré ce fait en octobre de l’année dernière. Et lorsque l’autorisation nous a été accordée de retrouver Staraïa, c’était déjà trop tard pour l’aider. Nous avons envoyé une première expédition qui ne l’a pas trouvée. Elle est morte, tout comme ses petits, car avant d’avoir un an, ils ne survivent pas sans leur mère. Au moment de sa mort, ils avaient six mois, et ils sont sans doute morts d’épuisement ».
La perte de Staraïa, c’est une véritable tragédie, estime-t-on à la réserve naturelle. Sans elle, la population du léopard des neiges peut disparaître.
« Elle mettait au monde des petits une fois tous les deux ans », explique Timour Moukhamediev. « Depuis que nous l’avons identifiée, elle a donné trois fois naissance à trois petits. La dernière fois, elle a mis au monde deux petits qui n’ont pas survécu ».
Selon les données de la réserve naturelle, quatre léopards des neiges sont restés en vie dans les montagnes de Ienisseï. Ayant atteint l’âge de 18 mois, les enfants de Staraïa ont migré vers d’autres territoires, et les experts de la réserve naturelle n’arrivent plus à les retrouver. En été, ils ont cependant réussi à retrouver une nouvelle famille d’onces : une jeune maman avec deux petits. Ces animaux sont un espoir pour les experts que la population du léopard des neiges dans la région s’est stabilisée. Les petits sont souvent photographiés par les dispositifs de surveillance. Ils sortent chasser avec leurs parents une fois tous les trois jours. La mère leur apprend à survivre dans la nature sauvage.
Mais des menaces subsistent toujours. Les braconniers chassent le porte-musc de Sibérie. Ils le tuent pour extraire de son corps ses glandes abdominales, dont lessecrétions sont utilisées dans la parfumerie et la médecine chinoise traditionnelle. Les braconniers sortent un millier de nœuds sur les sentiers des animaux sauvages. Ces nœuds sont disposés d’une manière telle que l’animal qui ne fait pas attention, y hisse sa tête, et en bougeant ce nœud, le referme. Le léopard des neiges se retrouve dans ces pièges.
« Il faut alourdir les peines pénales pour les braconniers, si l’on veut lutter efficacement contre ce problème »,expliquent les employés de la réserve naturelle. « Sinon, seuls les léopards des neiges qui vivent dans le zoo, survivront ».
En attendant, les employés de la réserve naturelle veulent équiper les chats sauvages de colliers électroniques. Ils pourront surveiller les animaux grâce aux signaux qu’envoient ces colliers, et leur venir en aide si nécessaire. Le problème, c’est que leterritoire de la réserve fait des centaines de kilomètres, et il est parfois très difficile d’accéder rapidement dans certaines zones.