Le premier robot atterrit sur une comète

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L’humanité a franchi cette semaine un nouveau pas dans l’exploration de l’univers. Le robot Philae de la sonde Rosetta de l’Agence spatiale européenne (ESA) a effectué le premier atterrissage à la surface du noyau de la comète Chourioumov-Guerrassimenko faisant seulement 3 km.

Le robot fonctionnera pendant environ 6 mois. Cette mission grandiose est aussi l’une des plus coûteuses de l’histoire et est estimée à plus d’un milliard d’euros.

Il a fallu à Rosetta plus de dix ans pour atteindre son but après avoir parcouru 500 millions de kilomètres. Les astronomes ont su profiter de ce temps pour faire des centaines de photos d’excellente qualité et ont même appris comment sentait la comète, un mélange d’alcool, de fumier et d’œufs pourris, c’est-à-dire l’hydrogène sulfureux et l’ammoniac.

Svetlana Guerassimenko qui a découvert en 1969 cette comète avec Klim Tchourioumov se trouve actuellement à Cologne où elle suivait l’atterrissage du robot dans le centre de contrôle de l’ESA. Natan Eismont, directeur de recherche à l’Institut d’études spatiales de l’Académie russe des sciences, estime que la mission scientifique de « Rosetta » a fait faire un grand pas dans l’exploration de l’espace :

« C’est une réalisation exceptionnelle de tous les points de vue, à la fois technologique et fondamentale. La découverte attendue est de nature à bouleverser nos idées sur l’évolution du système solaire et des systèmes planétaires dans leur ensemble. »

Le robot équipé d’une petite installation de forage pourra étudier la composition chimique de la compète à 2 mètres de profondeur. On pourra également se fixer sur la composition de son atmosphère et de ses sous-sols à l’aide de dix instruments différents. Cela permettra de confirmer sans doute la théorie selon laquelle c’est précisément les comètes qui sont à l’origine de l’apparition de l’eau et de la vie sur terre. La parole est à Igor Lissov, rédacteur en chef de la revue Nouvelles de la cosmonautique:

« Les appareils terrestres avaient déjà exploré plusieurs comètes mais uniquement au passage. Les prises de vues, le sondage et des mesures spectrométriques se faisaient à grande distance et pendant un temps très court. C’est formidable mais pas suffisant du tout. Le cas échéant, la sonde restera longtemps au voisinage de la comète et pourra voir son évolution dans le temps et la projection de la matière à partir de sa surface. Elle pourra voir ce qui se passe lors de son approche du Soleil. Mais le principal, c’est l’exploration directe parce que personne ne s’est encore jamais posée à la surface d’une comète. Sonder sa matière à l’aide d’instruments, voilà une perspective passionnante. »

La sonde Rosetta a été nommée en l’honneur d’une découverte unique faite en 1799 en Égypte. La soi-disant « pierre de Rosette » couverte d’inscriptions hiéroglyphiques a été découverte dans l’île de Philae sur le Nil. Cette découverte a permis de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens anciens et révéler au monde la richissime histoire de ce pays. Le nom est emblématique en ce sens que l’étude de la comète permettra de comprendre les origines du système solaire et faire la lumière sur les processus de formation des planètes et, probablement, de genèse de la vie sur terre.

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