Plus de 20 camps et cités pour les réfugiés syriens sont aménagés dans dix provinces turques. Il y en a des écoles, les réfugiés reçoivent l’assistance médicale, les vivres. La Turquie a dépensé près de 4,5 milliards de dollars pour aider les réfugiés syriens.
Les autorités déclrent la politique de la porte ouverte pour les réfugiés. Cependant, les habitants de certaines villes turques engagent des manifestations antisyriennes.
La Secrétaire de presse du Département du Commissaire suprême pour les réfugiés à Ankara Selin Ünal a fait part au correspondant de l’agence d’information Rossiya Segodnya d’opinion sur la condition des réfugiés syriens en Turquie :
Ünal : Le concours matériel est prêté aux réfugiés syriens en Turquie. Or, les problèmes sérieux subsistent. Le système d’assistance est assuré dans les camps de réfugiés qui reçoivent les services médicaux, l’enseignement, sont enregistrés, participent à toutes sortes de manifestations sociales. Cependant, les Syriens qui habitent au-delà des camps et constituent actuellement la majorité écrasante des réfugiés sont privés de tels services.
On rencontre partout en Turquie les réfugiés syriens. Les autorités essaient de systématiser leur enregistrement. D’après nos données, plus d’un million de personnes sont déjà enregistrées. L’enregistrement des réfugiés est une procédure sérieuse.
Il convient de mentionner parmi les problèmes essentiels auxquels se heurtent les réfugiés syriens en Turquie la barrière linguistique. Ce problème n’existe pas, par exemple, pour eux en Jordanie et au Liban parce qu’on parle arabe dans ces pays.
Un autre problème, c’est l’hiver qui approche. L’année dernière l’hiver a été rude. Les réfugiés ont besoin de vêtements chauds, de tentes, de couvertures, etc.
Le président de l’Association turque pour les droits de l’homme Öztürk Türkdoğan révèle un autre aspect des problèmes auxquels se heurtent aujourd’hui les réfugiés syriens en Turquie :
Türkdoğan: Près d’un million et demi de réfugiés syriens sont abandonnés à leur sort. Les Syriens sont contraints de vivre dans les rues, dans les parcs ou dans des conditions très mauvaises. On rencontre même à Ankara beaucoup de Syriens, surtout des enfants, qui prient l’aumône. C’est un problème social sérieux pour notre pays.
On contraint parfois les femmes syriennes à la prostitution. Les jeunes nationalistes attaquent régulièrement les Syriens dans les régions frontalières. Les citoyens syriens sont employés en Turquie comme une main d’œuvre bon marché. Cela suscite le mécontentement des chômeurs locaux. Les Syriens font souvent l’objet de discrimination non dissimulée en Turquie.
Les Syriens arrivés en Turquie ont évité la mort. Ils sont, néanmoins, obligés de lutter pour survivre exception faite pour ceux qui se trouvent dans les camps. Les autorités turques prêtent un concours limité aux Syriens. La communauté mondiale devrait assurer enfin un règlement politique raisonnable du problème syrien. Il faut réunir les conditions pour que les Syriens puissent regagner leur Patrie.