Les accusations de l'Otan à l'endroit de Moscou s'expliquent par le désir de l'Alliance de justifier le renforcement de sa propre présence militaire près des frontières de la Russie, a estimé jeudi lors d'un point de presse le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch.
"On entend des déclarations fracassantes des représentants de l'Otan sur les soi-disant faits (de la présence de militaires russes en Ukraine, ndlr). A quoi cela sert-il? (…) A attiser la tension, à argumenter le comportement de l'Alliance elle-même qui n'hésite pas à instrumentaliser la crise ukrainienne pour justifier ses démarches, qu'il s'agisse d'exercices d'envergure ou de l'accroissement de son potentiel militaire à proximité des frontières russes", a déclaré le diplomate.
Les analystes constatent que la crise ukrainienne n'est qu'un prétexte de plus pour l'élargissement de l'Otan vers l'est. Lors du dernier sommet de l'Otan au Pays de Galles, les pays membres du bloc ont convenu de créer une force de réaction rapide en réponse à la politique de la Russie à l'égard de l'Ukraine. Cette force, susceptible d'être déployée en Europe de l'Est, comprendra plusieurs milliers d'hommes.
Arguant de la nécessité de garantir la sécurité des alliés, l'Otan a déjà intensifié ses patrouilles aériennes au-dessus des pays Baltes et a dépêché des renforts en mer Baltique et en Méditerranée. Des avions de reconnaissance de l'Alliance survolent régulièrement la Pologne et la Roumanie. L'Otan a en outre annoncé l'augmentation des effectifs, l'élargissement du programme d'exercices militaires, le renforcement de son système d'alerte précoce et de ses forces de réaction rapide.