Le premier ministre espagnol Mariano Rajoy a qualifié d'"échec cuisant" la consultation populaire sur l'indépendance qui s'est déroulée dimanche en Catalogne et a refusé de négocier avec les autorités catalanes sur la possibilité de tenir un référendum légal.
Selon le chef du gouvernement espagnol, le fait que cette consultation n'ait réuni qu'un tiers des Catalans inscrits sur les listes électorales montre "le cuisant échec du projet indépendantiste".
Lors d'une conférence de presse tenue mercredi, M. Rajoy a en outre déclaré qu'il n'y aurait pas de référendum légal réclamé par le président du gouvernement autonome catalan Artur Mas, et que lui et son Parti Populaire s'opposeraient à "toute réforme constitutionnelle" susceptible de torpiller la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale du pays.
"Il [Artur Mas] recevra la même réponse que toujours. Ce n'est pas possible. Ce qui était illégal il y a un an demeure illégal aujourd'hui", a indiqué M. Rajoy.
Selon lui, "si Artur Mas veut modifier la constitution de manière à ce qu'elle garantisse le doit à l'autodétermination, il en a le droit".
"Il fallait commencer par là. Le parlement catalan peut engager le processus de réforme constitutionnelle. C'est la seule voie légale", a martelé le premier ministre. Cependant, a-t-il ajouté, "n'espérez pas que le gouvernement autorisera quelque chose d'illégitime".
"Je crois fermement au dialogue pour résoudre les problèmes politiques. Mais tout dialogue doit se tenir dans les limites de la constitution", a conclu Mariano Rajoy.
Le 9 novembre, les habitants de la Catalogne se sont prononcés sur l'indépendance de cette région du reste de l'Espagne. Au terme du scrutin qui a réuni plus de 2,3 millions de personnes sur les 5,4 millions ayant le droit de vote, plus de 80% des votants ont soutenu l'indépendance.
Les autorités espagnoles ont qualifié ce scrutin de "simulacre inutile et stérile".