Le système bancaire international SWIFT subit des pressions de la part des pays ayant adopté des sanctions contre la Russie, mais n'a pas l'intention d'y céder, a annoncé vendredi à Almaty Matthew de Heering, chef du bureau de SWIFT pour la Russie, la CEI et la Mongolie.
"Nous déplorons les pressions dont nous faisons l'objet à cause de la Russie, et aussi d'Israël (...). Mais nous devons accomplir notre travail (...). Nous n'avons pas l'intention de réagir aux pressions et exigences de pays isolés. Nous travaillerons en Russie tant qu'il n'y a pas d'arrêté spécial de l'UE", a indiqué M.de Heering lors d'un forum financier international.
Selon M.de Heering, SWIFT risque de miner son rôle de service accessible dans 99,99% des cas s'il rejoint les sanctions.
Dans le même temps, le responsable a noté que le réseau SWIFT respectait les normes de l'UE et serait obligé de se soumettre aux décisions du régulateur européen, s'il l'exige.
Le Parlement européen a invité à la mi-septembre les pays membres de l'UE à étudier la possibilité de bloquer l'accès de la Russie au système SWIFT, qui assure le transfert des données financières relatives aux paiements entre plus de 10.000 institutions financières de 210 pays. Dans ce cas, les banques russes ne pourraient plus gérer leurs comptes de correspondance à l'étranger ni même effectuer des opérations en devises sur le marché intérieur.
Selon le président de la Vneshtorgbank (VTB) Andreï Kostine, la déconnexion de la Russie du réseau SWIFT serait considérée comme une agression, et la riposte serait très sévère.
Sergueï Doubkov, vice-président du conseil d'administration de la Banque nationale de Biélorussie, a déclaré fin octobre que la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie pourraient créer un réseau de communications interbancaires analogue à SWIFT dans le cadre de l'Union douanière des trois pays.