La Russie, convertira-t-elle l’uranium iranien en combustibles nucléaires ?

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Selon les médias étrangers, l’Iran a consenti au préalable à envoyer en Russie une partie de son uranium enrichi pour fabriquer ensuite les combustibles nucléaires pour la centrale nucléaire Bouchehr.

Téhéran dénie cette information. Pourquoi ? Ce sont, probablement, des jeux politiques autour du problème nucléaire en prévision de l’étape très importante des pourparlers ? Ou bien la pierre de touche pour savoir la réaction ? Un commentaire de l’orientaliste Irina Fedorova :

Il est peu probable qu’un article publié dans le New York Times dont l’auteur envisage l’envoi de l’uranium en Russie soit un aspect d’un jeu politique. Il reste peu de temps avant le 24 novembre, délai fixé par les négociateurs, pour poursuivre les jeux. Il est temps d’agir. L’auteur de l’article ou les sources auxquelles ils se réfèrent ont, semble-t-il, essayé de proposer aux parties une solution raisonnable.

Je partage l’opinion de Mme Fedorova. Les pourparlers difficiles poursuivis depuis plus de dix ans en vue de régler le problème nucléaire iranien touchent à leur fin. L’entente fondée sur le compromis entre les parties doit être recherchée d’ici le 24 novembre.

L’initiative d’expédier une partie de l’uranium enrichi iranien dans d’autres pays pour le convertir n’est pas sensationnelle. Elle a été largement débattue en automne 2009. Or, elle n’était pas alors appliquée et l’on ne saurait que le regretter. Le problème nucléaire iranien aurait été réglé beaucoup plus tôt.

Les experts signalent encore une chance de régler le problème de l’uranium enrichi accumulé en Iran.

Premièrement, Téhéran est préoccupé par la quantité d’uranium et la quantité de centrifugeuses. Ces deux indices sont liés au délai pendant lequel l’Iran pourrait inventer hypothétiquement un dispositif nucléaire. Plus il y a d’uranium enrichi et de centrifugeuses et plus vite il est possible de réaliser cet objectif, et vice-versa.

Deuxièmement, selon le New York Times, les tiges de combustibles pour la centrale nucléaire seront fabriquées en Russie. C’est un facteur important parce que la Russie a construit la première centrale nucléaire dans la République islamique et est prête à construire encore deux blocs. Les remplir d’uranium enrichi iranien aurait été la meilleure variante.

Troisièmement, il est impossible d’utiliser les tiges de combustibles autrement qu’« à des fins pacifiques ».

L’éventuelle transaction russo-iranienne : « uranium contre du combustible » aurait été avantageuse pour tous et dans tous les aspects : financier, économique, politique. Une telle transaction n’est possible qu’en cas de consensus général aux « pourparlers nucléaires » du Groupe 5+1 (ou des Six médiateurs internationaux : Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie et Chine) avec l’Iran.

Cependant, Téhéran n’est pas prêt aujourd’hui à accepter une telle initiative. La porte-parole du ministère iranien des AE Marzie Afham a déclaré récemment que Téhéran ne confirmait pas ces informations du New York Times les ayant qualifiées de spéculations politiquement motivées.

Il n’est pas exclu que le problème de l’envoi de l’uranium enrichi iranien en Russie pour le convertir en combustibles nucléaires soit débattu à la réunion tripartite : Mohammad Javad Zarif, John Kerry et Catherine Ashton fixées aux 9-10 novembre à Mascate, capitale de l’Oman, et ensuite au prochain tour des pourparlers du « Groupe 5+1» avec l’Iran qui aura lieu le 11 novembre également à Mascate.

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