Syrie: "l'opposition modérée" plie face aux islamistes

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En Syrie, les USA avaient misé sur deux mouvements d'opposition modérés qu'ils voyaient comme une alternative aux radicaux et au régime de Bachar al-Assad: ces mouvements viennent de subir une défaite écrasante face au islamistes syriens liés à Al-Qaïda, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

En Syrie, les USA avaient misé sur deux mouvements d'opposition modérés qu'ils voyaient comme une alternative aux radicaux et au régime de Bachar al-Assad: ces mouvements viennent de subir une défaite écrasante face au islamistes syriens liés à Al-Qaïda, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

L'offensive entreprise par les islamistes dans la province d'Idlib, au nord du pays, a montré qu'il n'existait plus aucune alternative. Les "opposants modérés" ont abandonné leurs positions avec une facilité déconcertante et, dans certains cas, sont même passés du côté des jihadistes avec leurs armes américaines. Selon les experts, la stratégie syrienne des USA a subi un préjudice considérable et aura de sérieuses conséquences pour toute la région.

L'opposition dite modérée a été dominée par le Front al-Nosra, qui se considère comme une branche d'Al-Qaïda. Ses troupes ont mené une offensive rapide et victorieuse contre les positions des deux mouvements soutenus et armés par les USA - le Front révolutionnaire syrien et le Harakat Hazm.

Les "opposants modérés" n'ont pas opposé de résistance aux radicaux, abandonnant leurs positions et les communes qu'ils contrôlaient depuis plus de deux ans. Dans des vidéos diffusées sur internet, les islamistes montrent les arsenaux qu'ils ont saisi, notamment des armements envoyés ces derniers mois en Syrie par les USA et les pays du Golfe. De nombreux combattants du Front révolutionnaire syrien et du Harakat Hazm sont passés dans le camp ennemi, ce qui a définitivement enterré le mythe d'une "alternative idéologique" sérieuse aux jihadistes dans l'opposition.

Ces dernières informations ne sont pas une bonne nouvelle pour les USA. Les experts vont jusqu'à évoquer "l'effondrement de la stratégie de l'administration Obama en Syrie, qui s'appuyait sur le renforcement de "l'opposition modérée" capable de résister aussi bien aux islamistes qu'aux troupes du président Bachar al-Assad". Washington s'apprêtait à accorder 500 millions de dollars à ces fins.

Selon les experts, les "opposants laïques" syriens ont changé d'avis après le début des frappes aériennes américaines contre les positions des extrémistes de l’État islamique (EI) et du Front al-Nosra. L'ingérence des USA dans le conflit syrien a été perçue par certains Syriens comme un soutien indirect à Bachar al-Assad. Alors que les groupes soutenues par Washington ont commencé à être considérés comme des traîtres potentiels et des "agents ennemis", ce qui a prédéterminé leur sortie de scène.

Les futures conférences internationales des "amis de la Syrie" perdent donc tout leur sens, puisqu'elles étaient censées réunir des fonds pour soutenir les mouvements d'opposition modérés et qu'aujourd'hui, il n'y a donc plus personne à aider. Quant aux armes déjà fournies par les USA à leurs "amis" en Syrie (comme les missiles antichars TOW), elles sont déjà entre les mains des extrémistes en relation avec Al-Qaïda. Il est fort probable que les combattants pour la création d'un califat les utilisent dans leur lutte – non seulement en Syrie mais également en Irak.

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