Pour Jérôme Fourquet, de l'Institut de sondage Ifop, le chef d'Etat socialiste, qui doit s'entretenir avec des Français jeudi lors d'une émission télévisée, devrait se montrer "déterminé à prendre les problèmes à bras le corps" pour "espérer que l'opinion lui saura gré d'avoir fait le job même si les résultats n'étaient pas au rendez-vous".
Elu en mai 2012 sans état de grâce face à l'ampleur de la crise économique, François Hollande a perdu, deux ans et demi après, la confiance du peuple: la quasi-totalité des Français (97%) estime qu'il a "plutôt échoué" sur l'emploi et plus de huit Français sur dix (84%) ne souhaitent pas qu'il se présente à nouveau, selon deux récents sondages.
"Soyons honnête, nous sommes en échec" sur le chômage, avait admis récemment François Rebsamen, le ministre du Travail, reconnaissant mardi que le bilan à mi-mandat de M. Hollande était "insatisfaisant".
Dans une atmosphère qualifiée de "fin de règne" jusque dans son camp, et sur fond d'appels à la dissolution de l'Assemblée nationale par l'extrême droite, la gauche radicale voire certaines voix à droite, le président le plus impopulaire depuis 1958 a affirmé qu'il irait au bout de ses cinq ans de mandat, sans évoquer ses projets au-delà.
Seuls 4% des Français considèrent M. Hollande comme le meilleur candidat du parti socialiste en 2017.
Nommé en mars pour accélérer les réformes, son Premier ministre Manuel Valls qui incarne l'aile droite du parti a récemment jugé que tout devait "être fait pour (que M. Hollande) puisse être en mesure de se représenter".
A mi-mandat, le bilan reste désastreux, malgré quelques coups d'éclat en politique étrangère avec des interventions militaires au Mali et en Centrafrique ainsi qu'un rôle actif dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique en Irak.
D'abord accusé de couacs et d'atermoiements, François Hollande a opéré en janvier 2014 un tournant social-libéral pourfendu jusque dans son camp et qui n'a fourni aucun résultat sur la croissance et l'emploi. Alors qu'il s'était fait fort d'inverser la courbe du chômage, la France a connu 27 hausses du chômage en... 30 mois de mandat.
Le gouvernement brandit un seul remède: 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. Mais François Hollande a lui-même reconnu que ce plan "n'aurait d'effet qu'à moyen terme", n'excluant pas que le "mandat suivant en bénéficie".