Trois manifestants ont été atteints aux jambes, l'un par un coup de matraque, les deux autres par des éclats de grenades de désencerclement, ont rapporté les journalistes de l'AFP sur place.
Deux membres de forces de l'ordre ont été légèrement blessés, selon la préfecture. Des heurts se sont poursuivis dans le centre de la ville dans l'après-midi entre plusieurs centaines de manifestants et la police.
Les forces de l'ordre ont répliqué aux jets de bouteilles et de fusées de détresse de certains protestataires en tirant des grenades lacrymogènes et assourdissantes et des balles de caoutchouc, touchant un manifestant dans le dos.
La manifestation, qui a rassemblé environ 800 personnes selon la police, était organisée « contre les violences policières » à l'appel de mouvances radicales anti-capitalistes. Elle faisait suite à la mort le week-end précédent de Rémi Fraisse, un jeune militant écologiste de 21 ans tué lors d'affrontements avec les forces de l'ordre sur le site d'un projet de barrage contesté, et suspendu depuis, à Sivens, dans le Sud-ouest du pays.
Ce décès, qui a suscité une émotion nationale, est le premier dans une manifestation réprimée par la police en France métropolitaine depuis 1986. Selon les derniers résultats de l'enquête, Rémi Fraisse est mort des suites de l'explosion d'une grenade offensive lancée par les gendarmes.
Henri-Michel Comet, le préfet de Loire-Atlantique, qui appelle au calme ce soir, a indiqué aux agences que « les groupes cherchent des affrontements délibérés avec les forces de l’ordre. »
Des échauffourées à Toulouse
A Toulouse, où un autre rassemblement qui se déroulait pour la mort de Rémi Fraisse, la situation a dégénéré en fin d'après-midi. Près de 1000 personnes participaient à ce rassemblement. Les policiers ont tenté de disperser les manifestants, à la suite de quoi des affrontements ont commencé.
La façade d'une agence bancaire sur une rue du centre de Toulouse a été brisée, des distributeurs automatiques bancaires vandalisés, des poubelles incendiées. Peu avant 17 heures, près de 300 manifestants se sont déplacés vers une grande artère du centre. Les CRS ont été pris pour cible par les manifestants et ont essuyé des tirs de canettes de bière et de pierres, alors qu'une partie des commerces a fermé. Aux abords du Palais de Justice de Toulouse, les forces de l'ordre poursuivaient plusieurs groupes de jeunes qui ont incendié des poubelles. /N