Le gouvernement ukrainien a validé hier les conditions des fournitures de gaz russe cet hiver selon les tarifs prévus par le contrat en vigueur avec une remise de 100 dollars, promise par Moscou, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Les facteurs décisifs qui ont poussé Kiev à passer un accord n'était pas tant le froid que la menace de Berlin de suspendre les fournitures réversives de gaz à l'Ukraine en provenance d'Europe. De plus, l'Europe n'a pas encore accordé à Kiev les fonds nécessaires pour payer à Gazprom les fournitures de gaz à l'avance. Et il est peu probable qu'elle le fasse à court terme.
Le cabinet ukrainien a définitivement approuvé hier le protocole de la position ukrainienne dans le cadre des négociations trilatérales pour assurer les livraisons de gaz en Ukraine et en Union européenne cet hiver, comme l'a annoncé aux journalistes le vice-ministre ukrainien de l'Energie Vadim Oulida.
La position de la Russie aux négociations à Bruxelles reste inchangée, ont déclaré hier les représentants du ministère russe de l'Energie. "Conformément aux accords, le tarif du gaz russe dans le cadre du "paquet hiver" pour l'Ukraine sera établi selon la formule du contrat en vigueur compte tenu d'une remise de 100 dollars pour mille mètres cubes", a annoncé le ministère russe de l'Energie. Ainsi, d'après la formule, au dernier trimestre 2014 le tarif sera de 378 dollars, et de 365 dollars au premier trimestre 2015. "Le changement tarifaire est dû à la dynamique du cours du pétrole, qui fait partie de la formule tarifaire", explique le ministère. Le "paquet été", c'est-à-dire les conditions des livraisons après mars 2015, n'a pas été évoqué. Toutes les nouvelles fournitures seront effectuées par prépaiement, confirme le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak.
Kiev connaît de plus en plus de difficultés pour éviter de rembourser sa dette gazière et payer les livraisons de gaz à l'avance. L'Union européenne suspendra les fournitures réversives en Ukraine si Kiev ne trouvait pas un terrain d'entente avec Moscou, a déclaré mercredi la chancelière Allemande Angela Merkel.
"Si l'Europe doit elle-même souffrir de l'absence d'un accord entre la Russie et l'Ukraine, alors l'Ukraine restera sans fournitures réversives – parce que l'Europe elle-même a besoin de tout ce gaz", souligne Merkel.
Jeudi soir, Gazprom a confirmé que la délégation russe revenait à Bruxelles pour poursuivre les négociations gazières trilatérales.