L'optimisme des chercheurs indiens repose sur la réussite de la première expédition vers Mars. Le 24 septembre dernier la sonde indienne Mangalyaan a franchi une distance de 680 millions de kilomètres et a atteint l'orbite de cette planète. L'Inde est devenu le premier pays du monde à réussir dès le premier essai à placer sa sonde sur une martienne.
Il est vrai que la mission scientifique de cet appareil est assez modeste : il doit envoyer sur Terre des images de la surface de Mars. La station américaine Mariner a effectué cette tâche en 1964. La mission Mangalyaan est prévue pour 6 mois. C'est cinq fois moins que le temps consacré par les scientifiques indiens à la préparation de la mission.
L'Inde reconnaît que la première expédition vers Mars était plutôt une démonstration. Le pays a prouvé au monde entier ses capacités technologiques, estime le membre correspondant de l'Académie russe de cosmonautique Andreï Ionine :
«Pour l'Inde c'est un grand succès. C'est, sans aucun doute, un projet important. L'Inde, à l'instar des autres pays soucieux de relever leur rôle dans le processus technologique mondial, accorde une grande attention à l'exploration de l'espace. Car la branche spatiale est un attribut d'une puissance technologique ».
L'Inde aura encore beaucoup à faire et à résoudre nombre de problèmes technologiques pour faire réussir la deuxième expédition martienne, beaucoup plus compliquée. Le vol vers Mars sera précédé d'une expédition lunaire de 2016. La sonde Chandrayaan-2 devra acheminer sur la Lune un appareil de descente et un rover. L'expérience de l'expédition lunaire sera indispensable pour réaliser la mission Mars-2.
Mettre au point une nouvelle fusée lourde est un autre défi pour les ingénieurs indiens. Les spécialistes de l'ISRO ont déjà créé un lanceur pour les satellites géostationnaires ( GSLV-Mark I-III) et un moteur-fusée utilisant des ergols cryogéniques. Selon leurs calculs, de telles fusées pourront tirer des appareils pesant deux, voire trois tonnes.
« Les GSLV-Mark I-III seront utilisés pour lancer la station Chandrayaan-2 qui est plus lourde que la Chandrayaan-1 précédente et, plus tard, pour lancer la mission Mars-2 car outre les instruments scientifiques les deux stations embarqueront un appareil de descente et un rover », a expliqué le directeur S. Shiva Kumar.
Le premier lancement du GSLV-Mark I-III est fixé pour décembre prochain. Les chercheurs indiens comptent pouvoir achever tous les essais de leur fusée lourde avant le début de l'expédition lunaire prévue pour 2016.