Les sanctions occidentales : tout ce qui ne tue pas rend plus fort

Les sanctions occidentales : tout ce qui ne tue pas rend plus fort
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L’âge d’or du commerce russo-français est passé. Les sanctions réciproques de Bruxelles et Moscou ont touché même le secteur textile de France, troisième exportateur de machines textiles en Europe et sixième dans l’arène mondiale.

« La production textile est une industrie stratégique qui a traditionnellement joué un rôle crucial dans l’économie française et dans les échanges commerciaux avec la Russie », selon Elisabeth Puissant, directrice d’Ubifrance qui a inauguré le 9ème séminaire « Nouvelles technologies françaises pour l’industrie textile » à Moscou. A cette occasion, les manufacturiers de l’Union des constructeurs de machines textiles de France (UCMTF) se sont rendus à Moscou. Les représentants de Laroche, N. Schlumberger, AESA, Verdol, Superban Dollfus and Muller, Rousselet-Callebaut de Blicquy avaient pour but de ranimer les relations bilatérales avec les entreprises russes.

Pourquoi faut-il les « relancer» ? Comme prévu, la partie française, en grande majorité, ne s’exprimait pas à ce sujet délicat. Nous avons eu la chance d’interroger M. Christian Guinet, vice-président de l’UCMTF, qui était le seul à avoir évoqué l’impact des mesures antirusses sur l’économie nationale et le commerce extérieur de France. Pour reprendre ses paroles réservées, « l’Europe se mutile avec les sanctions ». C’est le discours des participants russes qui était d’une éloquence enviable. Ecoutons M. Andreï Razbrodine, président de l'Union russe des entrepreneurs des industries textile et légère, intervenant à l’ouverture du séminaire.

Andreï Razbrodine. La Russie et la France, comme l'Union Soviétique et la France dans le passé, sont unies par une coopération de longue date dans le domaine de l'industrie textile. Mais les derniers événements montrent aussi que les entreprises russes continuent à travailler activement avec les producteurs français de l'équipement. Vous savez que récemment, la Russie est entrée à l’OMC. Néanmoins, les derniers événements montrent qu'aujourd'hui, les outils de l’OMC, malheureusement, ne travaillent pas. C'est pourquoi aujourd'hui, compte tenu de la conjoncture actuelle, notre gouvernement entreprend des démarches assez sérieuses, élabore des mesures pour stimuler diverses industries, textile, en particulier. La décision était prise que d’ici 2020, la part de l'industrie nationale sur le marché russe devait atteindre 50 %. Ces derniers temps, à partir de 2005, le marché textile et celui de l'industrie légère a pratiquement doublé et aujourd'hui, il fait près de trois trillions de roubles. Seulement au cours de l'année passée, on a importé des produits pour 20 milliards de dollars. Pour la branche textile aujourd'hui, il y a une situation unique, puisque les conditions dans lesquelles nous vivons, nous obligent à nous adresser plus activement aux réserves du marché national. L'État entreprend des efforts et déjà, on a fixé législativement le devoir des compagnies d'État d’assurer la production en Fédération de Russie. Nous pensons que les mesures protectionnistes raisonnables qui sont permises au panier vert de l’OMC, se prolongeront et se développeront.

Je voudrais aussi marquer que, malheureusement, les sanctions qui existent entre nos pays ont touché en quelque sorte la branche textile aussi. C'est-à-dire, cette année, certaines commandes à l’étranger ne sont pas arrivées à temps - je ne nommerai pas les compagnies concrètes, mais cela concerne, en particulier, certaines sociétés allemandes. Des complexités supplémentaires ont apparu. En raison de cela, nous examinons, en commun avec nos collègues dans le gouvernement, comment on peut développer les questions des achats. Vous savez, probablement que le Fonds du développement de l'industrie a été créé. Aujourd'hui, on discute la question, comment la branche textile et celle de l’industrie légère pourraient profiter de ce fonds du point de vue des montants des projets d'investissement, puisque dans notre branche, ils sont moins importants que dans d’autres. C'est pourquoi, on discute la question de l’octroi d’une banque comme Rosselkhozbank et du hedging des risques dans le travail avec nos collègues étrangers. C'est pourquoi, on soutiendra ceux des projets innovants qui auront un cofinancement.

Commentaire. On n’aime pas les Russes et on a peur de cette nation. Aujourd’hui, ces stéréotypes vieux comme le monde sont purement dans l’absolu. Bien que l’Occident et, notamment, l’Union européenne aient d’autres chats à fouetter, ils concentrent toute leur hostilité politique autour de Moscou en oubliant l’effet de boomerang. Quant à la Russie, elle va surmonter tout ce qu’elle affronte. Le proverbe « tout ce qui ne tue pas rend plus fort » est parfaitement dans notre mentalité.

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