On sait, d’ailleurs, que de nombreux membres de l’UE ne sont pas tout à fait libres de l’influence de Washington, tenant moins à rétablir la stabilité en Ukraine qu’à déstabiliser la Russie.
Ecoutons le docteur en histoire Vardan Bagdassarian, directeur général adjoint du Centre de la pensée politique scientifique et de l’idéologie.
« Du point de vue historique et à ce jour au regard géopolitique la Russie empêche la réalisation du projet occidental de domination mondiale. Comment donc lutter contre la Russie ? Il y a trois moyens de lutte. Le premier c’est la guerre. Or tant que la Russie possède l’arme nucléaire la guerre est une entreprise à risques. Il reste alors deux moyens non militaires. Le premier est une libéralisation à l’instar de la perestroïka. Mais après la réélection de M. Poutine en 2012, ce scénario a dû être abandonné. Il reste une troisième voie, celle de pression géopolitique. Pour ainsi dire, la stratégie d’étouffement géopolitique ».
Dans les conditions contemporaines c’est très infructueux. Consciente de toute l’absurdité d’une confrontation la Russie appelle, en fait, à coopérer au nom des intérêts communs. C’est de cela que parlait le président de Russie Vladimir Poutine à la récente réunion du Club international de discussions Valdaï. Nombre d’observateurs ont cru dures les formules employées par le président russe. Mais en réalité il n’est plus possible de différer « un nouvel consensus global de forces responsables » et une nouvelle « édition de l’interdépendance ». Le problème est que l’Occident et la Russie sont divisés sur la définition de ce qui se passe. Mais il y a au moins un intérêt commun : arrêter l’escalade de la tension régionale et globale.
