Quand l'armée nazie a envahi l'Ukraine en 1941 dans le cadre de l'opération Barbarossa, sous le commandement du commissaire du Reich, elle a commencé à exterminer les "impurs" - les Juifs, les Polonais, les bolcheviks – à Lvov, en Volhynie, à Babi Yar, partout dans la république.
En parallèle, les Allemands recrutaient des nazis ukrainiens prêts à terroriser leurs compatriotes et transformer par la force l'Ukraine en État satellite du régime fasciste.
La doctrine nazie a été adoptée par l'Organisation des nationalistes ukrainiens et l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) qu'elle contrôlait. A sa tête se trouvaient Iaroslav Stetsko et Stepan Bandera.
Bien que l'armée allemande ait réussi à arriver, avec ses alliés, jusqu'à Koursk, Moscou et Stalingrad, elle a perdu les batailles décisives qui ont renversé le cours de la guerre. En juillet 1944, l'Armée rouge lance l'opération Bagration, l'offensive de Lvov-Sandomierz, et repousse les forces nazies vers l'ouest. L'avancée se termine par l'offensive Dniepr-Carpates et la libération d'Oujgorod le 27 octobre. Le lendemain, le 28 octobre, les forces soviétiques arrivaient au niveau de la frontière ukrainienne actuelle.
Cette victoire fut le premier pas dans le long processus de rétablissement de la paix. En dépit de la chute du IIIe Reich, l'armée de collaborationnistes ukrainiens, "spécialisée" dans les massacres dans l'ouest de l'Ukraine, a refusé de reconnaître sa défaite.
Hormis la possibilité d'exterminer des Juifs et des Polonais, les nationalistes ukrainiens ont également été séduits par l'orientation antirusse de l'idéologie du IIIe Reich. Après la guerre, l'UPA a poursuivi pendant plusieurs années sa propre opération Barbarossa: les nationalistes organisaient des attentats, exécutaient des représentants du gouvernement soviétique, des personnalités culturelles et des responsables économiques de l'Ukraine libérée.
En 1941, Iaroslav Stetsko a apporté en Ukraine l'étendard des troupes nazies. Sa femme, Iaroslava, a poursuivi sa "cause" pendant cinquante ans, après la chute de l'Union soviétique. En 1992, elle a créé le parti Congrès des nationalistes ukrainiens. Deux ans plus tard, cinq candidats de ce parti sont entrés au parlement ukrainien et elle-même est devenue députée en 1997. Parmi les bénéficiaires du mandat de député se trouvaient Roman Zvaritch, ancien secrétaire personnel de Stetsko, qui a été ensuite ministre de la Justice dans le gouvernement de Viktor Ianoukovitch.
Le processus de "nazification" de l'extrême-droite ukrainienne se poursuit aujourd'hui. Y compris en termes de symboles: sur le Maïdan on pouvait voir à côté des portraits de Stepan Bandera la rune Wolfsangel, symbole de la 2e division SS Das Reich. Par la suite on pouvait apercevoir des croix gammées sur les casques des combattants du bataillon "Azov" et les représentants d'Amnesty International évoquient des croix gammées tatouées sur les épaules des combattants nationalistes à Severodonetsk.
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Le président Piotr Porochenko a proclamé le 14 octobre fête ukrainienne nationale en annulant la célébration de la Journée du défenseur de la Patrie le 23 février, rayant du calendrier ukrainien national cette fête consacrée à ceux qui ont donné leur vie pour la libération de l'Ukraine et d'autres pays subissant le joug fasciste.
Le 14 octobre, jour de la création de l'UPA, les nationalistes ont défilé sous ses drapeaux à Kiev puis ont attaqué le bâtiment du parlement quand les députés ont refusé d'assimiler les adeptes de Bandera aux vétérans de la Seconde Guerre mondiale en leur accordant des retraites et d'autres privilèges.
La terreur envers les opposants politiques, la déshumanisation de l'opposition et la violence largement répandue relèvent de la pratique des nazis du IIIe Reich et des collaborationnistes en Ukraine, qui devait être tuée dans l'œuf. En niant la victoire remportée 70 ans plus tôt, les gens risquent de tomber dans la forme la plus primitive et dangereuse d'organisation sociale.
La mémoire de la libération de l'Ukraine des sévices du IIIe Reich nous appelle à lutter contre le nazisme. Ce nazisme qui, presque 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, est porté au rang d'idéologie nationale dans ce pays.