Journée des Nations unies : un anniversaire dans un « état de transition »

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L’Organisation des Nations unies fête ce vendredi la Journée des Nations unies, l’anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte de cette organisation le 24 octobre 1945.

Les fêtes devraient en principe durer toute la semaine car une Semaine des Nations unies descend d’habitude du 20 au 26 octobre sur les bords du fleuve Hudson. Les 193 pays membres marquent cette semaine par des réceptions et des réunions mondaines. Cette année, les solennités ne sont pas très somptueuses, non pas parce qu’on les réserve pour l’année prochaine quand le principal gardien international de la paix, de la stabilité et du droit aura 70 ans. Il n’y a tout simplement pas de quoi célébrer étant donné la crise en Ukraine, les guerres en Libye, en Irak et en Afghanistan, l’épidémie d’Ebola et l’ampleur de la misère et de la famine au XXI-ème siècle.

Presque tout le monde reconnaît que les Nations unies ont besoin de réformes. Cependant, la vision de ces réformes est bien différente et parfois diamétralement opposée. Chaque réformateur est prêt à porter les effectifs du Conseil de sécurité à 20, voire 25 membres, contre 15 actuellement, mais on propose d’y admettre des alliés déjà connus ou potentiels.

La Russie est elle aussi favorable aux réformes. Toutefois, comme l’a dit le président Vladimir Poutine, ces réformes doivent se fonder sur un consensus absolu et non pas sur l’imposition de la volonté du plus.

Je suis foncièrement hostile à la thèse selon laquelle l’ONU n’est plus efficace. Il faut tout simplement savoir profiter de ses mécanismes et de ses instruments. Il faut prendre patience et travailler de manière professionnelle, respecter l’opinion d’autrui et rechercher le consensus. L’ONU, travaillera-t-elle mieux si elle sert les intérêts d’un seul pays, les Etats-Unis en l’occurrence ? J’estime qu’il faut avancer vers la réforme mais à deux conditions obligatoires. Premièrement, la réforme doit résulter d’un vaste consensus : une grande majorité des participants doit accepter la variante proposée. Deuxièmement, il faut préserver à tout prix les bases fondamentales de l’efficacité de l’ONU, y compris les prérogatives et les droits de son Conseil de sécurité.

Les Nations unies sont dans une sorte d’ « état de transition » car le sens dans lequel évoluent les relations internationales est très défavorable en raison de la crise ukrainienne et de la position des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’Union européenne, considère Aleksandr Tevdoï-Bourmouli, professeur à l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO).

Comme chaque grand acteur suppose aujourd’hui qu’il tirera avantage de cette « transition », il cherchera à maximiser ses avantages procurés par cette dernière. Il faut commencer non par la réforme de l’ONU mais par celle des relations. Finalement, le changement de l’axe des relations doit permettre de créer une nouvelle structure institutionnelle. Il serait insensé de commencer par la réforme des Nations unies en l’absence de relations normales.

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