Le président russe Vladimir Poutine a entamé son voyage de deux jours en Europe par Belgrade, où il a assisté aux célébrations du 70e anniversaire de la libération de la capitale serbe de l'occupation fasciste et s'est entretenu avec les dirigeants du pays, écrit vendredi 17 octobre le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Les discussions étaient pleines d'amitié et d'énergie. Le chef de l'Etat russe a assuré que l'Europe aurait "suffisamment de gaz pour cet hiver", tout en expliquant le retard du projet South Stream à cause "d'éléments politiques." "De cette manière, y compris en adoptant des sanctions, les Européens se mettent eux-mêmes des bâtons dans les roues. Alors que la Serbie, au contraire, pourra désormais livrer trois fois plus de produits agricoles à la Russie et réjouira bientôt les conducteurs russes avec ses nouvelles Fiat", a-t-il affirmé.
Tout d'abord, Vladimir Poutine a rencontré son homologue serbe Tomislav Nikolic, avec qui ils ont déposé des fleurs devant le Monument des libérateurs de Belgrade et le Monument du soldat soviétique, avant d'évoquer les relations bilatérales.
Le président russe a immédiatement évoqué le sujet qui compte le plus pour les Serbes – le Kosovo. "Moscou adopte à cet égard une position de principe basée sur l'amitié, la proximité, mais aussi sur le droit international et l'équité, et cette position est définitive", a affirmé Poutine. "Nous continuerons à soutenir la Serbie. La Russie ne marchande pas son amitié", a-t-il assuré.
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Vladimir Poutine a ensuite rencontré le premier ministre serbe Alexandre Vucic pour parler d'économie. Plusieurs accords ont été signés en présence des dirigeants, notamment dans le domaine de la coopération militaro-technique, des douanes, de la protection des informations confidentielles, de l'efficacité énergétique et des transports ferroviaires.
Les échanges commerciaux augmentent et pourraient s'élever à 2 milliards de dollars à l'issue de l'année. C'est le montant déjà investi par les sponsors russes, qui seraient prêts à investir 1 milliard supplémentaire, selon le président russe. Dans les années à venir, le volume d'investissements pourrait atteindre 10 milliards de dollars.
A la sortie des pourparlers, Vladimir Poutine a déclaré que les fournitures de produits agricoles serbes en Russie pourraient pratiquement tripler pour s'élever jusqu'à 500 millions de dollars. "Nous sommes prêts à investir dans le développement du secteur agraire serbe", a-t-il affirmé.
La Serbie est aujourd'hui le seul pays européen à pouvoir exporter du porc en Russie, et le premier ministre a promis d'en accroître la production. Les parties ont également réussi à s'entendre sur les fournitures de produits laitiers. Alexandre Vucic a également demandé de mettre en place des exportations de voitures Fiat fabriquées en Serbie vers la Russie.
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Le chef du gouvernement serbe a enfin annoncé que toutes les questions concernant l'énergie étaient "pratiquement réglées". Rappelons que les préparatifs sont en cours en Serbie pour construire une parcelle du projet South Stream — mais la réalisation du projet est impossible sans l'aval de Bruxelles et la Commission européenne cherche à le bloquer.
Néanmoins, l'Europe ne mourra pas de froid cet hiver. "La Russie a toujours été un fournisseur fiable, et elle dispose de suffisamment de ressources pour couvrir ses propres besoins et ceux, croissants, de ses partenaires en Europe ou en Asie", a promis Poutine.
