L'Onu accuse les services secrets de détruire internet

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Un rapport de l'Onu critique les services de renseignements: il affirme que leurs activités sur internet bafouent les droits des citoyens au secret de la correspondance, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Un rapport de l'Onu critique les services de renseignements: il affirme que leurs activités sur internet bafouent les droits des citoyens au secret de la correspondance, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La communauté web estime par ailleurs que l'espionnage de la Toile pourrait pousser les Etats à la "nationaliser" et couper l'accès aux autres pays, faisant perdre à internet son caractère international.

Ben Emmerson, rapporteur de l'Onu sur les droits de l'homme et la lutte contre le terrorisme, a publié hier ce rapport fustigeant l'espionnage des utilisateurs. Le document souligne l'envergure de ce phénomène: les renseignements procèdent à la surveillance par le biais des programmes comme Prism et Tempora, interceptant tacitement les informations transmises par les réseaux numériques.

Le rapport indique que ces agissements bafouent le droit des citoyens au secret de la correspondance. Ben Emmerson est convaincu que cela fait également de l'ombre au fondement de ce droit, garanti par le pacte international de l'Onu sur les droits civils et politiques.

Les actions des services de renseignements sont perçues comme un défi direct aux normes du droit international, car nul n'est autorisé de s'ingérer sans raison dans la vie privée et familiale d'un homme et de porter illégalement atteinte à son honneur et sa réputation.

Les technologies numériques actuelles, accessibles aujourd'hui à la plupart des pays, permettent d'utiliser des programmes malveillants pénétrant dans le système des ordinateurs et des smartphones de tous les utilisateurs. Ils changent les paramètres de manière à contrôler l'ensemble du système. La National Security Agency (NSA), souligne Emmerson, emploie périodiquement de telles méthodes sous prétexte d'agir dans l'intérêt de la sécurité nationale. "Mais ce n'est pas un argument suffisant pour procéder à une surveillance massive. C'est incompatible avec les notions de confidentialité pour l'Etat. Chaque pays devrait revoir les lois nationales réglementant les formes modernes de surveillance, pour s'assurer que ces approches répondent aux normes internationales en matière de droits de l'homme", indique-t-il dans le rapport.

Un réseau de concepteurs, propagateurs et utilisateurs de programmes malveillants, utilisés entre autres pour espionner par webcam, a été découvert en Europe au printemps dernier. Pour éviter d'être victime de l'espionnage cybernétique, les utilisateurs font appel à leur imagination.
Par exemple, 26% des utilisateurs ont reconnu avoir placé un ruban adhésif sur la webcam de leur ordinateur portable. 6% font de même avec les caméras de leurs téléphones mobiles.

Le porte-parole de la société Ru-Center, Andreï Vorobiev, affirme qu'il est tout à fait possible d'espionner un utilisateur en se connectant à sa webcam.

L'expert explique que les plus grands acteurs de l'industrie internet sont également préoccupés par l'espionnage mondial. Ils pensent que les intrusions périodiques des renseignements d'un pays dans les systèmes et les ordinateurs d'autres pays sont susceptibles de conduire, à terme, à la division d'internet en segments isolés. Selon lui, le web mondial a été créé en s'appuyant sur des accords internationaux, mais à l'époque ils ne prévoyaient pas les aspects tels que le transfert de données systémiques, la règlementation du droit de diagnostiquer la correspondance des utilisateurs, etc.

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