Vers la question ultime

Vers la question ultime
S'abonner
Sur la photo gît le corps d’une petite fille décapitée, bras ouverts, une poupée à côté. On voit plus loin se tenir des bipèdes, en position verticale, avec leurs kalachnikovs, un air nonchalant et fier, avec un drapeau portant le nom d’Allah…

Les photos nous viennent des archives de la guerre livrée par « L’Etat islamique » à l’Irak. D’autres images m’entourent : celles des Palestiniens sous le feu des chars d’assaut israéliens. Plus loin les archives de 2008 : l’Ossétie sous le tir des missiles, les foules en fuite, les Casques bleus russes massacrés par les obus géorgiens… Et voici le visage émacié d’un vieillard empalé et égorgé : il s’appelait Moammar Kadhafi. Tiens donc ! Là c’est un Président pendu : Saddam Hussein. Celui même qui récitait le Coran lorsqu’on lui passait le nœud coulant et qui a dit tout haut s’adressant à lui-même : « N’aie pas peur ! C’est juste un moment difficile à vivre ! » Il est notoire que le mal causé de nos jours par l’Occident est indicible et incomparable à tous les malheurs survenus à l’humanité après la Seconde Guerre Mondiale qui, elle-même, est arrivée de l’Europe Centrale et Occidentale. Il se peut que pour réparer ces torts l’Occident est voué à la disparition dans sa forme actuelle, à une annulation de conscience collective sociale.

Le sénateur Seillier réfléchit sur les tenants et les aboutissants de ce conflit eschatologique d’un monde athée généré par la Révolution Française et le monde chrétien qui y résiste de toutes ses forces :

« L’Organisation des Nations Unies domiciliée à New-York, devait à partir de 1945 être le moyen ambitieux d’une assurance tout risque, pour ne pas dire du salut de la société mondiale, édifiée sur la confiance dans l’homme.

Le principal obstacle à un tel projet de paix et de bonheur perpétuels, résidait alors de l’avis occidental, dans le communisme et l’URSS. C’est pourquoi, dès 1949, la création de l’OTAN rompait avec la foi générale dans la toute-puissance des seules vertus de la démocratie intergouvernementale, mais l’initiative se voulait toujours au service de la paix.

L’extension de l’ambition de l’O.N.U. pour une gouvernance mondiale du développement humain ne cessa de s’amplifier sans craindre ni la démesure ni la prétention prométhéenne et démiurgique.

Il y a pourtant aujourd’hui en Utopie, deux éléments nouveaux, majeurs et paradoxaux.

1. Alors que le principe de paix universelle est le fondamental onusien, fût-ce au prix de nombreuses hypocrisies, un Etat nouveau à prétention planétaire, s’instaure et se développe sur le principe opposé de guerre totale par la terreur, visant spécialement les Etats-Unis, la France et leurs alliés, au nom d’un Islam radical.

2. Alors que la menace communiste a disparu avec l’U.R.S.S., la Russie est dénoncée comme autre ennemi public majeur après le terrorisme, et agressée par les Etats Unis et l’Union Européenne, au nom des menaces pour la paix mondiale que causeraient des visées expansionnistes dont elle est accusée sans preuve.

Dans les deux cas, l’accusateur occidental s’exonère de toute responsabilité dans quelque atteinte à la paix que ce soit, alors même que les casques bleus n'ont de "peacekeepers" que le nom, car s’ils ne sont pas absents comme à Gaza ou en Irak, ils ne sont le plus souvent que des témoins passifs voire complices comme en Yougoslavie.

Cette hypocrisie majeure est tellement évidente que l’ancien président israélien Shimon Peres, reçu récemment au Vatican en audience privée par le pape François, a déclaré lui avoir proposé la création d’une « O.N.U. des religions » compte tenu de l’inefficacité de l’actuelle O.N.U. politique. Cette démarche n’est pas anodine et ne signifie pas un remplacement de l’O.N.U. mais la création d’une Organisation des Religions Unies à côté de l’O.N.U. c’est-à-dire de fait, un étage supplémentaire à la tour de Babel que constitue déjà l’O.N.U. avec sa prétention à construire le développement humain.

Cette proposition israélienne en soulevant le thème des religions révèle le nœud gordien des conflits triangulaires qui viennent d’être évoqués.

L’alibi principal de la guerre déclenchée par l’Etat Islamique est le dévoiement moral de l’Occident.

La cause du combat de l’Occident contre la Russie n’est pas officiellement dévoilée. Elle tient à une opposition de théologie politique en partie masquée. La référence à la civilisation chrétienne prise par le président Poutine pour développer son action politique nationale et internationale, n’est pas attaquée de front par l’Occident mais seulement incidemment en lui reprochant sa collusion avec l’Eglise orthodoxe. Mais derrière cette objection, il y a une opposition radicale entre les deux seules religions primordiales : celle de Dieu fait Homme et celle de l’homme qui se prend pour Dieu.

La question ne peut donc être que fondamentale. Le président Poutine a le mérite historique de la soulever. Elle pourrait annoncer les prodromes du combat apocalyptique mené par Celui qui s’appelle « le Verbe de Dieu » et qui aboutira à l’anéantissement du paganisme. (Apo. 19 ; 11-13)

Il nous est impossible de le décréter, mais nous pouvons en revanche en faire l’hypothèse, car nous constatons effectivement derrière les constructions onusiennes, la prétention prométhéenne de l’homme, que vient compléter Shimon Pérès avec le syncrétisme religieux comme couronnement de l’œuvre humaine : L’O.N.U. des religions ; « Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux » (Gen. 11 4). Une organisation des religions les assujettit à l’homme qui devient la mesure de toute chose. Le culte de l’homme ne ferait que gravir l’étape ultime de l’irreligion, déjà bien amorcée insidieusement et souvent inconsciemment derrière une conception trop humaine du dialogue interreligieux. Toute tentative pour insérer par volonté propre de l’homme la dimension religieuse dans l’horizon humain est diaboliquement dangereuse : « Vous serez comme des dieux » (Gen. 3 5).

Nous avancerions donc bien vers un scenario antichristique.

La réponse du président Poutine au discours à la nation du président Obama à propos de la Syrie, (New York Times du 11 septembre 2013) ainsi que son intervention au Colloque de VALDAÎ huit jours plus tard, entrouvrait bien ce débat de théologie politique. C’est lui qui suscite cette opposition radicale de la part de ceux qui vivent depuis 1945 sous le régime onusien du culte de l’homme sans Dieu.

L’affrontement qui semble se développer entre la Russie et les gouvernements des nations occidentales, ne saurait s’expliquer au niveau d’une compétition économique entre grandes puissances. Pour que le spectre de la guerre froide réapparaisse, c’est que le niveau d’opposition se situe au cœur même du sens de l’existence collective des peuples en cause et que le président Poutine a été classé dans le camp du mal.

Le combat essentiel est donc bien celui qui va maintenant être livré entre les nations qui ont adopté le culte de l’homme et celles qui confesseront leur adhésion à la Révélation chrétienne.

Il y aura des guerres locales contre les combattants de l’Etat Islamique. Il ne faut pas les négliger, mais sans entrer sur leur terrain, celui du fanatisme aveugle. Mais les combattants djihadistes seront dépassés par la guerre mère qui doit se dérouler à un autre niveau, entre les nations païennes et les nations chrétiennes et dont les porte-drapeaux se situent aujourd’hui d’un côté aux Etats-Unis, dans l’Union Européenne et leurs alliés, et de l’autre côté en Russie avec ses alliés.

Il est difficile d’en prévoir et donc d’en décrire les phases, car les affrontements affecteront certes la vie corporelle, mais libèreront la vie des âmes. Ils seront implacables parce qu’ultimes, mais génèreront progressivement un esprit nouveau dans la vie des peuples : la paix que procure la vraie rectitude de vie.

On ne peut dire que deux choses :

1. Les armes rationnelles seront impuissantes à elles-seules car le combat est largement surnaturel et se nourrira dans les ressources sacramentelles. La purification de la foi s’imposera comme condition de préparation à ce combat. Un choix personnel décisif va devoir s’exercer au sein de l’humanité : pour ou contre la vérité inscrite au fond de la conscience de chaque être humain. «L'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. » (Jean, 4,23)

2. On ne peut cependant pas abandonner ni négliger la voie de la raison philosophique, à condition qu’elle soit pure, humble et marquée par la simplicité. Alors que l’aveuglement blesse l’intelligence de l’homme orgueilleux coupé de Dieu, la lumière éclaire intérieurement la pensée et le cœur de celui qui reste attentif à la voix divine qui s’adresse à lui au fond de sa conscience, même s’il n’a pas encore été instruit par la pleine Révélation de la Vérité. « La Lumière véritable éclaire tout homme venant dans le monde » (Jean 1,9)

C’est l’accès à la Vérité et à une existence conséquente, qu’ont maintenant à faciliter ceux qui comprennent la nature des combats planétaires qui viennent d’être déclenchés à partir des évènements d’Ukraine ou d’Irak.

Ce ne sera donc pas une Organisation des Nations Unies qui pourra en être l’instrument efficace, car ce serait mettre la charrue avant les bœufs, la forme avant le fond. Il s’agit de réanimer la vie collective selon les voies choisies par Dieu.

L’heure est arrivée pour l’humanité de jouer cartes sur tables. »

A vous de juger de quel côté vous vous placez et comment vous voulez élever vos enfants à naître. Quel monde allons-nous leur offrir ? Tels des enfants prodiges, nous regagnerons le bercail pour renouer avec Dieu et construire un monde où la violence sera limitée… Ou bien les ruines de notre civilisation seront retrouvées un jour par les archéologues d’une nouvelle ère qui viendrait après notre disparition de la planète.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала