Les nationalistes conservent leur position dominante sur la scène politique de Bosnie-Herzégovine après les élections générales de dimanche, écrit mardi le quotidien Kommersant.
Les experts ne prédisent donc aucun changement majeur dans ce pays, l'un des plus pauvres d'Europe, où le taux de chômage est de 40% et dont la voie vers l'adhésion à l'UE est bloquée.
Aux élections générales de dimanche dernier, les Bosniens devaient élire leurs dirigeants à tous les niveaux pour les quatre prochaines années, dans les deux entités qui composent
le pays – la Fédération croato-musulmane et la République serbe de Bosnie. La campagne électorale, comme toujours, s'est basée sur les contradictions interethniques et les accusations mutuelles de corruption et de liens avec le milieu criminel.
Conformément aux pronostics, la victoire en Fédération a été remportée par la plus grande force politique musulmane – le Parti de l’action démocratique, créé par le premier président du pays Alija Izetbegovic. Son fils, Bakir Izetbegovic, a été élu à la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, alors que son parti a obtenu la majorité des voix dans les organes législatifs. Dans le camp croate la Communauté démocratique croate reste devant avec son leader Dragan Covic, qui a été élu à la présidence collégiale. Cependant, ce parti n'a plus le monopole sur la scène politique croate.
La bataille la plus acharnée s'est déroulée dans le camp des Serbes de Bosnie. Immédiatement après le vote, les deux principaux rivaux — l’Union des socio-démocrates indépendants du président de la République serbe de Bosnie Milorad Dodik et le Parti démocratique serbe d'Ognjen Tadic – ont annoncé leur victoire. La Commission centrale électorale a confirmé hier une légère avance de Milorad Dodik.
"La particularité la plus importante de la campagne électorale en Bosnie-Herzégovine est l'absence de nouvelles idées et de nouveaux visages. La campagne, notamment en République serbe, a été très abjecte et grossière, ce qui montre que la culture politique continue de se dégrader. Il y a quinze ans, après la guerre, l'atmosphère semblait plus détendue et les politiciens avaient un comportement plus correct", remarque l'analyste politique Zeljko Bajic.