La première imprimante biologique – un dispositif destiné à imprimer des fragments de tissus et d’organes en 3D - sera présentée dans le cadre du IIIe Forum International « Open Innovations » de Moscou, qui se déroulera dans la capitale russe du 14 au 16 octobre.
Voici comment fonctionne ce procédé. D’abord est créé le modèle du futur organe avec toutes ses particularités anatomiques et biologiques. Ensuite, des sphéroïdes (des conglomérats cellulaires) sont obtenus à partir des cellules souches du patient. Ces cellules sont utilisées pour la création d’un tissu ou d’un organe. L’imprimante biologique créée en Russie arrive à imprimer des objets avec une précision d’un micromètre, une densité qui détient actuellement un record mondial.
« L’avantage principal de notre imprimante biologique – c’est la possibilité d’utiliser toutes les méthodes d’impression biologique connues », explique le directeur exécutif du laboratoire 3D Bioprinting solutions, Youssef Hesuani. « Il vous permet d’effectuer l’impression à l’aide des cellules, des sphéroïdes et du gel biologique. L'imprimante est équipée de cinq gicleurs. Deux d’entre eux permettent de faire sortir l’hydrogel polymère couche par couche, et les autres placent trois types de cellules dans ce gel en les plaçant dans des combinaisons diverses. Ensuite, la construction imprimée est placée dans un réacteur biologique, rempli de substances nutritives différentes. Une fusion de cellules et l’évacuation du gel biologiques excédentaire y a lieu. A la différence des analogues étrangers, la technologie russe permet d’avoir un résultat qui ressemble entièrement à l’organe naturel ».
La première imprimante biologique fonctionne pour l’instant dans un régime de test, car certaines technologies de ce dispositif en sont toujours au stade de la mise au point. Mais dès mars 2015, cette imprimante devrait « imprimer » une thyroïde fonctionnelle de souris. L’organe imprimé par ce procédé sera testé à l’aide de plusieurs méthodes, notamment grâce au bioréacteur, avant de l’intégrer dans l’organisme de la souris. Et en 2018, les chercheurs russes prévoient de pouvoir imprimer un rein humain, prêt pour la transplantation. Selon les experts étrangers, une telle opération ne pourra pas avoir lieu avant 2030. Mais les chercheurs russes sont plus optimistes. Après la création des cellules souches qui peuvent être utilisées sur une imprimante biologique, il a fallu aux chercheurs moscovites six mois avant de créer une imprimante biologique et de mettre en œuvre la fabrication des sphéroïdes. Si tout se passe bien avec l’expérience sur la thyroïde, le rein humain « imprimé » pourrait apparaître avant la date prévue, assure le directeur exécutif du laboratoire «3D Bioprinting solutions». /N