J’étais moi-même surprise, puisque « nous travaillions avec M. Biden et pensions que c’était un dialogue », et non le diktat, a dit l’ex-ministre italienne des AE.
Joe Biden s’était exprimé encore la semaine dernière à Harvard et a dit tant de choses désagréables, que son discours est toujours commenté dans les capitales arabes et européennes. Il a accusé de nombreux pays arabes d’avoir soutenu les terroristes du groupe Etat Islamique. Et par la même occasion a raconté comment Washington exerçait une pression sur Bruxelles pour que l’UE impose ses sanctions. M. Biden s’est déjà excusé devant les pays arabes.
Nous considérons un tel comportement regrettable, parce que les tâches de règlement de la situation en Ukraine demandent un dialogue dans le respect mutuel, a dit à Moscou le 6 octobre le ministre russe des AE Sergueï Lavrov.
Or il n’a pas demandé pardon pour ces autres propos, tenus à l’Université de Harvard, suivant lesquels les Etats-Unis ont contraint l’UE contre sa volonté et au préjudice à ses intérêts économiques d’assumer l’essentiel des sanctions antirusses.
D’ailleurs, aux mêmes auditions au Parlement européen Federica Mogherini a reconnu que l’effet des sanctions « sur la politique de la Russie demeurait en question ». L’historien et politologue russe Evguéni Kojokine, recteur de l’Académie du travail et des rapports sociaux note :
Il y a en effet un sérieux problème interne dans l’UE et même aux Etats-Unis. Ce problème peut être formulé comme suit : que se passe-t-il avec leur démocratie ? Un conflit économique, idéologique, stratégique avec la Russie s’avère plus important que leurs propres valeurs. Or ce conflit aurait pu parfaitement recevoir une solution négociée.