L'Ukraine doit se doter d'un système de sécurité puissant et fiable à sa frontière nationale, a estimé mardi le président du pays Piotr Porochenko, rapporte le correspondant de RIA Novosti à Kiev.
"La situation dans l'est (de l'Ukraine, ndlr), les menaces et les risques sur les directions de Crimée et de Transnistrie demandent un système de sécurité des frontières qui soit fiable et superpuissant ", a déclaré le chef de l'Etat, intervenant devant les effectifs d'une unité de gardes-frontières aux environs de la capitale ukrainienne.
Or, M.Porochenko a exprimé la certitude qu'à l'avenir, la frontière entre l'Ukraine et la Russie deviendrait celle de paix, mais que "l'inaccessibilité de la frontière était la garantie de son inviolabilité".
Kiev a lancé le 15 avril une opération "antiterroriste" d'envergure en vue de réprimer la révolte qui a éclaté dans le Donbass suite au renversement du président Viktor Ianoukovitch. Selon l'Onu, les hostilités ont déjà fait plus de 3.600 morts et plus de 8.500 blessés parmi les civils. La Russie qualifie cette opération de punitive et appelle les autorités de Kiev à y mettre fin.
300.000 personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers et de se réfugier sur le territoire russe, selon le Comité d'enquête de Russie.
Le 5 septembre, après plusieurs mois d'affrontements meurtriers, les autorités de Kiev ont signé avec les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk un accord de cessez-le-feu à Minsk, sous la médiation de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Un mémorandum en neuf points pour sa mise en application a été signé le 19 septembre.
Bien que le cessez-le-feu soit globalement respecté, selon les observateurs, les deux parties s'accusent mutuellement de violer la trêve.
La Russie a plus d'une fois déclaré ne pas être partie prenante du conflit en Ukraine et qu'elle n'était pas impliquée dans les événements dans le sud-est ukrainien où il n'y a pas d'agents des services spéciaux ni de troupes russes. Le ministère russe de la Défense a indiqué à maintes reprises qu'il ne livrait aux insurgés ni armements, ni munitions, ni autres matériels.
La Transnistrie a également déclaré plusieurs fois qu'il n'y avait pas de concentration de troupes à sa frontière avec l'Ukraine.
Quant à la Crimée et la ville de Sébastopol, elles sont entrées au sein de la Russie, suite au référendum. L'Ukraine considère la Crimée comme son territoire provisoirement occupé. En tout, près de deux millions de personnes habitent en Crimée, et, selon le Service fédéral des migrations (FMS), seulement quelque 3.500 Criméens ont refusé la citoyenneté russe.