Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fustigé mardi l'Occident pour sa politique de non-ingérence en Syrie et en Irak, prévenant que des frappes aériennes sans opération terrestre n'arrêteraient pas l'offensive des djihadistes de l'Etat islamique (EI), rapporte la presse internationale.
"Larguer des bombes depuis les airs ne mettra pas un terme à la terreur. La terreur ne sera pas stoppée par des frappes aériennes et tant que nous ne coopérerons pas en vue d'une opération terrestre", a déclaré M.Erdogan devant des réfugiés syriens dans le camp à Gazientep (sud de la Turquie).
Et de rappeler qu'environ 1,5 million de réfugiés de différents pays, essentiellement de la Syrie, se trouvaient à présent en Turquie qui avait débloqué plus de 4 milliards de dollars pour satisfaire à leurs besoins.
Les djihadistes de l'EI assiègent à présent Kobane qui est la troisième plus grande ville de Syrie, et elle est "sur le point de tomber" aux mains des terroristes.
A présent, les extrémistes de l'Etat islamique contrôlent environ 60 villages kurdes. Plus de 140.000 civils ont déjà fui Kobane pour la Turquie voisine.
La semaine dernière, le premier ministre turc Ahmet Davutoglu a déclaré qu'Ankara ne voulait pas que Kobane passe sous le contrôle de l'EI.
L'Etat islamique, appelé autrefois l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), sévissait au départ principalement en Syrie où il combattait les troupes gouvernementales, acquérant la réputation de l'une des organisations terroristes les plus cruelles. Il y a quelques mois, l'EI s'est soudainement activé en Irak en s'emparant d'importants territoires. Fin juillet, l'EI a proclamé un califat islamique sur les territoires irakiens et syriens sous son contrôle.
Depuis le 8 août, l'armée américaine porte des frappes aériennes contre les positions des djihadistes de l'EI en Irak, et dès le 23 septembre, en Syrie. A signaler que les Etats-Unis bombardent le territoire de la Syrie sans l'aval des autorités de ce pays. Washington soutient en Syrie l'opposition "modérée" qui combat tant contre les troupes gouvernementales que contre les djihadistes de l'EI.