Une liste de quatre sites d'atterrissage, en 2019, de la plate-forme scientifique russe avec un rover européen, a été retenue.
Les sites envisagés sont situés près de l'équateur de la planète, sur une plaine traversée par des lits au sol argileux de courants d'eau desséchés. C'est une région extrêmement intéressante du point de vue de la géologie et de la recherche de micro-organismes. Etant donné que dans un lointain passé, le climat était plus chaud et humide, il y avait une grande probabilité d'apparition d'une vie primitive. C'est ce que s’attellera à chercher le rover. Le directeur de l'Institut de recherche spatiale Lev Zeleny a raconté à La Voix de la Russie :
« Le projet ExoMars est divisé en deux étapes. Les lancements auront lieu en 2016 et en 2018. Lors de la première étape, la participation de la Russie se réduit à la fourniture de la fusée Proton et de composantes de l'orbiteur Trace Gaz, qui cherchera des traces de gaz dans l'atmosphère de Mars. Tout le monde est intéressé par la répartition de méthane ».
La présence du méthane sur Mars est une grande énigme. Ce gaz se désintègre sous l'effet de l'ultraviolet solaire, ce qui signifie qu'il doit être constamment produit. Ses sources probables sont soit des volcans (bien que des volcans actifs n'aient pas été décelés sur la planète), soit des bactéries qui, dans cette hypothèse, doivent exister à présent. Des instruments permettront de l'établir.
Le premier Proton transportera vers Mars le démonstrateur d'atterrissage européen. Sa tâche majeure est de tester les technologies d'entrée dans l'atmosphère martienne, de descente et d'atterrissage, nouvelles pour l'Agence spatiale européenne. L'étape de 2018 sera plus dense, note Lev Zeleny :
« La Russie fournira la fusée Proton et la plate-forme de descente qui acheminera sur la surface martienne le rover Pasteur. Il est fabriqué par l'ESA et son principal instrument est un foret capable de s'enfoncer dans le sous-sol à deux mètres de profondeur. Outre l'acheminement du rover, la Russie participera à son programme scientifique. Nous poserons le rover en douceur, ensuite nous travaillerons d'après le programme russe ».
Outre les instruments de l'ESA, le rover portera des instruments russes destinés à l'analyse minéralogique de la surface et à la recherche de glace. Ces données permettront d'indiquer les endroits les plus favorables pour d’hypothétiques micro-organismes. La plate-forme sera équipée d'un complexe scientifique destiné à étudier le milieu environnant sur la surface de la planète et plus particulièrement un système de prélèvement du sol.
Un événement concernant directement ExoMars aura lieu en décembre. Les pays de l'ESA se réuniront pour prendre une décision sur l'allocation de sommes supplémentaires, sans quoi les Européens ne pourront pas construire leurs appareils. Il s'agit de centaines de millions d'euros. Les observateurs trouvent que la décision sera positive : quand il s'agit d'un projet spatial si important, les problèmes des relations entre les Etats doivent être laissés de côté. /N