Peut-on gagner sa vie en écrivant ?

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Les écrivains qui gagnent des millions grâce à leurs romans sont très peu nombreux dans le monde. La plupart des hommes de plume mènent un train de vie plutôt modeste.

Selon le classement des revenus des écrivains publié par le magazine Forbes, l’auteur de romans policiers James Patterson est le plus fortuné parmi tous les écrivains sur la planète. Au cours des 10 dernières années, il a gagné 700 millions de dollars, en marquant un record absolu en termes de revenus dans le domaine littéraire. Il est suivi par Dan Brown, qui a gagné 28 millions de dollars au cours de l’année écoulée. Dans le classement de Forbes suivent Danielle Steel (22 millions de dollars), Janet Evanovich (20 millions), Jeff Kinney (17 millions) et la jeune romancière Veronica Roth, auteur du livre Divergent. John Grisham, auteur de thrillers juridiques et l’auteur de romans policiers Stephen King se partagent la huitième place avec 17 millions de dollars de revenus, suivis par JK Rowling qui touche14 millions de dollars de revenus annuels.

Le succès d’un écrivain est très souvent dissocié de son talent. Ce qui importe, c’est un bon management de la carrière de l’auteur, pense Ekaterina Mirimanova, écrivain et auteur d’une méthode de perte de poids, devenue populaire non seulement en Russie, mais aussi en Espagne.

« Les personnes qui font partie du monde artistique sont de très mauvais managers », dit-elle. « Si je ne dépensais pas tout ce que je gagne, j’aurais déjà pu acheter un modeste appartement à Moscou et une petite maison en Espagne. Mais j’ai préféré voyager et montrer le monde à ma fille. »

Mirimanova a écrit une trentaine de livres, et sa méthode a aujourd’hui plus de trois millions d’adeptes dans le monde. Mais l’écrivain doute de la possibilité de survivre grâce à l’écriture.

« Tout dépend des besoins de chacun », explique-t-elle. « Si l’on mène un train de vie modeste, c’est possible, mais à condition d’avoir des tirages importants. Personne parmi mes amis écrivains ne gagne suffisamment bien sa vie pour pouvoir vivre où que cela soit : en Russie ou en Espagne ».

En Russie, les revenus d’un romancier dépendent directement du tirage de son roman. Plus d’exemplaires sortent de la maison d’édition, plus d’argent cela rapportera. Généralement un écrivain gagne entre 5% et 12% du montant obtenu de la vente de tout le tirage. Et si le livre se vend bien, un tirage supplémentaire pourra être édité, et l’auteur du livre remportera des royalties, un pourcentage légèrement moins important comparé au premier tirage.

50.000 à 100.000 roubles pour un livre en Russie

La chambre russe du livre ne publie pas les informations concernant les revenus des écrivains russes, mais elle compose chaque année des classements en fonction des tirages. Le leader incontesté parmi les écrivains russes dans ce domaine, c’est Daria Dontsova. Au premier semestre de 2014 elle avait publié 58 livres avec un tirage total de 1,736 million d’exemplaires. Elle est suivie par Ioulia Chilova qui a sorti 25 livres avec un tirage total de 424.000 exemplaires. Alexandra Marinina se classe à la troisième position avec 41 livres et 360.700 exemplaires.

Dans un entretien accordé récemment au magazine Afisha, l’écrivain russe Zakhar Prilepine a expliqué que « 95% des écrivains russes reçoivent entre 50.000 et 100.000 roubles pour un livre écrit. Les honoraires pour le premier livre représentent 25.000 roubles. En ce qui concerne la vente des livres à l’étranger, cela peut leur rapporter entre 1000 et 2500 euros ». Selon lui, les écrivains qui ont déjà écrit 10 à 20 livres se sentent dans une situation « assez confortable », car ils arrivent généralement à vivre de l’écriture.

Une situation similaire en Europe

Selon le magazine Publishing Perspectives, 54% des écrivains européens gagnent moins de 1000 euros en un an et sont obligés de trouver des sources de revenus supplémentaires pour joindre les deux bouts.

La pratique montre que les écrivains professionnels gagnent en Europe six fois moins d’argent que des experts du même niveau dans un autre domaine – que cela soient les économistes, les spécialistes en informatique, les avocats, les managers ou les entrepreneurs. Cependant la vente des livres n’est que la pointe émergée de l’iceberg des possibilités qui se présentent devant un homme de plume. Il y a d’autres moyens d’arrondir les fins de mois. Par exemple vendre les droits pour l’adaptaton du roman au cinéma, la publicité, ou encore l’animation de séminaires. Un écrivain trouvera toujours un moyen de gagner sa vie, à condition d’être en même temps un bon agent littéraire et un bon manager. /N

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