Sanctions: Le Caire élargit la coopération militaire avec Moscou

S'abonner
L'Egypte a l'intention d'acquérir des armes et du matériel militaire russes pour 3,5 milliards de dollars, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

L'Egypte a l'intention d'acquérir des armes et du matériel militaire russes pour 3,5 milliards de dollars, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Cette transaction a été annoncée par le directeur du Service fédéral russe pour la coopération militaire et technique Alexandre Fomine au salon Africa Aerospace and Defence, qui s'est ouvert au Caire.

Ce contrat pourrait inclure des systèmes de défense antiaérienne, des hélicoptères de combat, des chasseurs MiG-29 et des complexes antichars. Plus tôt, à l'issue de pourparlers russo-égyptiens au sommet, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé que le Caire souhaitait élargir sa coopération militaro-technique avec la Russie.

 

Le contrat devait initialement s'élever à 2 milliards de dollars et être pris en charge par l'Arabie saoudite, qui a pris des engagements financiers envers le Caire après le renversement du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet 2013. Hormis les armements mentionnés, l'Egypte est intéressée par les chasseurs MiG-35 et les systèmes sol-air S-300, S-400, Bouk-M2E, Tor-M2E et les sous-marins diesel-électriques du projet 636 construits en Russie.

Systèmes de missiles russes

La transaction à venir fait couler beaucoup d'encre. Dans le contexte des sanctions occidentales contre la Russie, l'Egypte confirme non seulement sa volonté de poursuivre, mais aussi d'élargir sa coopération avec Moscou dans ce secteur stratégique. L'Occident, "piloté" par les USA et dont la part dans les exportations d'armements internationales avoisine 40%, utilisent divers procédés, y compris des coups bas, pour évincer Moscou de ce grand marché.

L'exemple des autorités françaises est très révélateur. Paris s'est agenouillé devant les Anglo-Saxons en suspendant la livraison des porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Comme l'a souligné à juste titre le député français Thierry Mariani, "les pays qui signeront dorénavant des contrats avec la France pour la fourniture de produits militaires ne seront plus certains que leurs commandes seront fabriquées, puis livrées". Contrairement à Paris, "volage", Moscou a toujours payé ses factures et n'a jamais renoncé à ses engagements.

Cette transaction avec l'Egypte fait également du bruit parce qu'elle sera financée par Riyad, un partenaire militaire stratégique de Washington dans le Golfe. De la même manière que les Emirats arabes unis et le Qatar, qui ont doté leurs armées de matériel américain. Ces trois pays ont décidé l'an dernier d'accorder une aide de 12 milliards de dollars à l'Egypte. Résumons la situation: ce n'est pas l'Elysée qui divague sur les droits, l'indépendance et les libertés, mais l'Egypte, financièrement dépendante des alliés américains, qui n'a pas peur d'acheter des armes à la Russie attaquée de tous les côtés par l'Occident.

© Photo Russian HelicoptersLes hélicoptères militaires russes modernes
Les hélicoptères militaires russes modernes - Sputnik Afrique
Les hélicoptères militaires russes modernes

La Russie a prouvé à maintes reprises qu'à ses yeux ce domaine n'était pas soumis aux diverses "épidémies politiques". A titre d'exemple, on peut prendre les approches différentes de la Russie et des USA vis-à-vis de la coopération avec Bagdad: stable, comme en Russie, ou dictée par la conjoncture politique, comme en Amérique. L'Irak a clairement fait comprendre qu'il coopérerait avec les Américains, qui dictent leurs règles dans ce pays depuis qu'il l'ont envahi en 2003. Après avoir obtenu un accès rapide aux ressources aurifères les Américains ont vite perdu l'envie de former et d'armer les Irakiens, même s'ils ont investi des milliards de dollars dans ce secteur en quelques années.

Et pendant que Bagdad suivait avec stupéfaction les batailles verbales entre les républicains et les démocrates, qui n'arrivaient pas à s'entendre sur la manière exacte d'aider l'Irak en termes d'armements pour ne pas jeter l'argent par les fenêtres, la Russie a rapidement livré au pays des avions d'attaque Su-25 dont il avait besoin. Toutefois, le retard des Américains a coûté à l'Irak une partie de son territoire - occupé par des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant. Au final tout revient à la case départ. La Maison blanche a de nouveau l'intention de former et d'armer les Irakiens…

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала