Grâce à sa réaction face aux sanctions, la Russie gagne en indépendance (expert US)

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L'unique moyen pour Moscou de conserver des relations paritaires avec l'UE consiste à durcir les sanctions de rétorsion, estime le journaliste et politologue américain Paul Craig Roberts.

Si le gouvernement russe répondait encore plus fermement aux sanctions de l'Union européenne, les représentants de l'élite politique européenne commenceraient certainement à prendre en considération les risques associés à la détérioration des relations diplomatiques et économiques avec la Russie, estime le journaliste et analyste politique américain Paul Craig Roberts.

L'unique moyen pour Moscou de conserver des relations paritaires avec l'UE consiste à durcir les sanctions de rétorsion, estime le journaliste et politologue américain Paul Craig Roberts.

Selon ce dernier, le véritable objectif des sanctions occidentales est de rompre les relations économiques et politiques entre l'Europe et la Russie.

"Quand les relations internationales se compliquent sciemment, une guerre peut se déclencher. Washington continuera à faire pression sur Moscou tant que ce dernier ne montrera pas à quel point cela pourrait coûter cher à l'Europe", explique l'expert américain.

M.Roberts pense qu'une réponse prudente de la Russie face aux sanctions occidentales serait une erreur.

"Si l'Europe n'est pas satisfaite par les activités des compagnies pétrolières et gazières russes, elle n'a qu'à renoncer de coopérer avec elles. La Russie pourrait interdire la vente de gaz naturel aux Etats membres de l'Otan ou, du moins, exiger d'effectuer les paiement en roubles, ce qui renforcerait considérablement la demande de roubles sur le marché des changes", déclare Roberts.

D'après lui, les autorités russes cherchent encore à persuader les pays européens que l'adoption de sanctions serait très préjudiciable pour l'économie de l'UE.

"Voilà la stratégie de Poutine: l'actuelle modération des contre-sanctions de la Russie contre l'UE s'explique par le fait que le pays reste ouvert aux relations paritaires avec l'Occident et ne représente aucune menace, contrairement à Washington qui continue à faire pression sur la Russie au détriment des intérêts de ses partenaires européens."

Cependant, Paul Craig Roberts pense que cette "démonstration de bonnes intentions" n'aidera pas Moscou à réduire la dépendance des élites politiques européennes envers les USA.

"Les hommes politiques européens dépendent trop fortement de Washington. Il n'est possible de rompre ce lien vicieux qu'en fermant le robinet du gaz. Pour l'instant, nous ne savons pas ce que les élites craignent davantage: la rupture soudaine des fournitures de gaz ou la colère de Washington."

Adoption de sanctions contre les hommes politiques et d'affaires russes par les USA et l'UE

Les Etats-Unis et l'Union européenne ne reconnaissent pas le rattachement de la Crimée à la Russie et accusent Moscou de s'ingérer dans les affaires de l'Ukraine. La Russie réfute ces accusations qu'elle qualifie "d'inadmissibles". Depuis mars, les pays occidentaux ont déjà adopté des sanctions à plusieurs reprises contre des hommes politiques et d'affaires et des sociétés russes, tout en menaçant d'élargir les mesures de restriction. Les sanctions adoptées en septembre étaient le dernier cas en date de recours à une telle pratique.

La réaction de la Russie aux sanctions occidentales

Le président russe Vladimir Poutine a signé le 6 août un décret sur l'adoption de mesures économiques spéciales appelées à garantir la sécurité de la Russie. Moscou a suspendu pour une durée d'un an les importations d'une longue liste de marchandises en provenance des pays ayant adopté des sanctions. Cette liste inclut le bœuf, le porc, les fruits, la volaille, les produits laitiers, les noix et d'autres produits agroalimentaires.

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