La reprise de la coopération économique entre la Russie et l'Union européenne est capitale pour normaliser la situation en Ukraine, estime l'ancien ambassadeur britannique à Moscou Anthony Brenton dans un article publié mercredi par le quotidien Daily Telegraph.
Selon le diplomate, la crise actuelle dans les relations entre l'Occident et la Russie pousse à mettre en doute la compétence des responsables occidentaux. D'après M. Brenton, leur politique est fondée sur deux fausses prémisses, la première étant que l'Europe doit endiguer une Russie revancharde qui chercherait à s'emparer de nouveaux territoires.
L'ancien ambassadeur estime que les accusations de revanchisme sont infondées: ceux qui citent à titre d'exemple la Géorgie se trompent, car cette dernière a pris l'initiative de déclencher la guerre de 2008 dans le Caucase. Selon M. Brenton, la Russie ne cherche pas à conquérir de territoires en Ukraine, mais à y renforcer son influence, en raison des liens historiques profonds entre les deux pays.
La seconde fausse prémisse consiste à croire que les sanctions sont susceptibles d'avoir un impact négatif sur la Russie. Le diplomate rappelle que depuis la Seconde Guerre mondiale, l'Occident a décrété à six reprises des sanctions contre la Russie, aucune de ces mesures n'ayant produit l'effet escompté. Il en sera de même cette fois aussi. M. Brenton qualifie les sanctions de "politique trompe l'œil", car elles ont été imposées pour compenser l'absence d'alternative efficace.
Les pays de l'UE ont concerté lundi un nouveau train de sanctions contre Moscou. L'agence Reuters a annoncé, citant une source anonyme, que les sanctions de l'UE frapperaient les sociétés publiques russes dont le chiffre d'affaires dépasse 1.000 milliards de roubles (environ 20,9 milliards d'euros), y compris celles spécialisées dans le commerce et le transport de pétrole.
Selon les médias européens, les nouvelles sanctions économiques pourraient viser des sociétés énergétiques russes ainsi qu'une vingtaine de responsables russes et ukrainiens. Ces derniers se verront interdire l'entrée dans l'UE et leurs avoirs (éventuels) seront gelés.