Les experts constatent, malgré les restrictions, l’intensification de la coopération russo-arabe. En témoigne, en particulier, la récente visite en Russie du président égyptien Abdel Fattah as-Sisi pendant laquelle il y a eu plusieurs ententes sur la mise en œuvre des projets conjoints dans divers domaines. La coopération russo-arabe se développe activement dans le secteur du pétrole et du gaz, l’agriculture et le tourisme. A y ajouter les investissements. Plusieurs fonds d’investissements des monarchies arabes du Golfe ont annoncé l’octroi des milliards de dollars pour les activités en Russie. Il s’agit des investissements dans les gros projets d’infrastructure sur le territoire de la Russie et les efforts conjoints aux marchés des pays tiers.
Le correspondant de La Voix de la Russie aux Emirats arabes unis Iouri Tarilov a demandé au politologue Shebah Makahle de commenter le développement de la coopération russo-arabe à la lumière des sanctions introduites par l’Occident à l’égard de Moscou.
I. T. D’après les informations, l’UE prépare un nouveau paquet de sanctions à l’égard de la Russie à cause des événements dans le Sud-Est de l’Ukraine. Comment appréciez-vous cette démarche ? Les pays arabes, soutiendront-ils les sanctions ? Ou ils essayeront, par contre, de combler les lacunes ?
Sh. M. Les sanctions occidentales ne se répercuteront pas sur la coopération russo-arabe. Les relations de la Russie avec toute une série de pays arabes, notamment avec l’Algérie, l’Egypte, la Syrie, l’Irak ont une histoire de longue date et sont stratégiques. Plusieurs pays du Golfe ont fait ces dernières années part d’intention de promouvoir les liens commerciaux et militaro-techniques avec la Russie.
Les sanctions à l’égard de la Russie sont en premier lieu au service des intérêts des Etats-Unis qui cherchent à rendre les pays européens moins dépendants du gaz russe et à raffermir par là même l’influence américaine sur l’Europe. Les pays de l’UE exercent, à leur tour, la pression sur ceux qui poursuivent la coopération avec la Russie. Ce sont, en particulier, les pays arabes. Je pense que dans la situation qui s’est créée la coopération économique russo-arabe prendra de l’ampleur. Le président égyptien a été il y a un mois en visite à Moscou et les chefs de Rosatom se sont rendus récemment en Algérie où il a été convenu de construire une centrale. La coopération diversifiée entre la Russie et les Emirats arabes unis est annoncée. Ainsi, le monde arabe exprime nettement son attitude envers les sanctions.
