Pour les consommateurs, il n'y a pas de différence particulière, quel que soit l’argent utilisé. L'essentiel, c’est qu’il soit convertible et protégé contre les escrocs. Le bitcoin est une version assez intéressante de la monnaie. Elle a une différence capitale par rapport aux pièces et billets de banque habituels: l'absence d'un centre commun d'émission. En outre, le bitcoin a une restriction sur le volume d'émission, et l'inflation est initialement exclue. Comme disent les experts, cela donne à la monnaie électronique la possibilité de gagner un jour une position solide sur le marché. Mais il y a un « mais » : les spécialistes ne sont pas rassurés par la sécurité des bitcoins.
Les régulateurs monétaires n’ont pas d’opinion commune au sujet de l’attitude à adopter vis-à-vis du bitcoin. On ne veut même pas appeler cet argent virtuel une monnaie. Néanmoins, on ne peut pas fermer les yeux sur son existence. Et le fait de son existence a été reconnu. On a décidé que c'est une expérience intéressante, dit l'analyste du holding d'investissements FINAM Anton Soroko :
« Cela est, au moins, une expérience intéressante qui est aujourd'hui, on peut le dire, une réussite. Il y a un précédent. Le bitcoin a montré la possibilité de réaliser des changements dans les monnaies. Elles peuvent bien avoir une autre forme. Probablement, il ne va pas remplacer la plupart des monnaies mondiales. Mais son apparition peut favoriser le développement de l’idée de la monnaie mondiale. »
Les experts expliquent les craintes des Banques centrales par le fait que le bitcoin, en tant que phénomène, n'est pas encore étudié dans toutes ses conséquences. En outre, il y a déjà eu beaucoup de cas où les propriétaires de l'argent virtuel ont perdu leurs économies à cause de sa volatilité ou de vols. Une fois, la valeur du bitcoin a été multipliée par six en un mois. Ensuite, au contraire, il s'est effondré brutalement, en étant divisé par trois par rapport au dollar. Il y eu aussi des faits avérés de fraude : un jour, un propriétaire de la monnaie virtuelle a perdu 96 000 bitcoins, soit plus de 100 millions de dollars. On ignore qui a fait cela puisque les transactions dans cette monnaie sont anonymes. Néanmoins, les bitcoins sont populaires. Et il n'est pas exclu que le nombre d’admirateurs de la monnaie virtuelle puisse croître, dit l'analyste financier du Café des investissements Mikhaïl Kouzmine. Mais il ne faut pas croire que les bitcoins conquerront bientôt le monde:
« Ils trouveront leur public et leurs admirateurs, puisqu’ils ont certains attributs comme l’anonymat, le confort d'utilisation, la possibilité de gagner de l’argent sur la différence du cours. Cependant, on ne peut pas être sûr que leur offensive graduée dans les pays du monde sera couronnée de succès. Quand même, la conquête des esprits de tous les citoyens est une tâche difficile. La méfiance pour les monnaies virtuelles restera présente encore longtemps. Et les Banques centrales regardent avec méfiance cette monnaie puisqu'il y a un blanc pour l'accomplissement des opérations douteuses. »
Ces derniers temps, il y a eu une vague de scandales liés à la vente d'armes et de drogues. Les règlements de ces opérations se faisaient avec l'aide des bitcoins. Sur cette toile de fond, les pouvoirs de plusieurs pays ont décidé d'introduire des restrictions pour l'utilisation des monnaies virtuelles. La Russie y a réagi parmi les premiers. En février, sa Banque centrale a pris la décision de considérer les opérations avec les monnaies virtuelles, y compris les bitcoins, comme du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Donc, on ne saurait dire que le bitcoin remplacera bientôt l’argent ordinaire. Cette monnaie comporte trop d’incertitudes. /N