La question sur le renforcement des sanctions antirusses a scindé encore plus fort l'Union Européenne. Un nombre toujours croissant de pays doutent du bien-fondé de la politique semblable. En même temps, la position des États qui marchent traditionnellement dans le sillage des États-Unis, devient plus dure.
A ces derniers se rapporte, en premier lieu, la Grande-Bretagne qui comprend l’idée de la solidarité euratlantique justement comme l’obéissance totale à Washington. Ces jours-ci, le Premier ministre britannique David Cameron fait des déclarations extrêmement dures. Il a proposé, en particulier, d’exclure la Russie du système des règlements internationaux interbancaires SWIFT. Paris avait auparavant obtenu que la décision sur l'embargo de l'exportation des armements en Russie ne concernerait pas les contrats conclus avant le 1 août 2014 – et, en particulier, le contrat sur les porte-hélicoptères Mistral.
Pour voir le degré des contradictions au sein de l'Union européenne, il suffit d’observer l’opposition entre la Grande-Bretagne et la France. « L'unité dans les rangs de l'Union européenne n'a jamais existé, elle est absente maintenant » - croit le représentant constant de la Russie auprès de l’UE Vladimir Tchijov. Cependant, d’autres Etats membres de l’UE se prononcent contre le renforcement des sanctions antirusses. Parmi eux, il y a la Hongrie, Chypre, la Slovaquie et la République Tchèque. En particulier, le Premier ministre de la Slovaquie Robert Fico a appelé les nouvelles sanctions de l'Union européenne à l’encontre de la Russie « absurdes et contre-productives ». Les tentatives fiévreuses actuelles de remplacer les livraisons des ressources énergétiques et d’évincer la Russie du marché gazier européen sont inconsistantes – a marqué dans l’interview à La Voix de la Russie l’ analyste principal du forum international énergétique à Moscou Alexandre Epichov :
Les stocks mondiaux du gaz dépassent largement ceux du pétrole. La Russie est le deuxième fournisseur du gaz dans le monde après les États-Unis. Moscou accorde traditionnellement à cette direction une attention spéciale. Le facteur russe dans le développement de la sphère gazière a toujours une grande signification. Les volumes des livraisons du gaz en Europe en provenance de la Russie augmenteront encore plus, malgré le fait qu'ils soient déjà très considérables aujourd'hui dans la structure de la consommation énergétique des États européens.
Les sources diplomatiques à Bruxelles confirment que la direction de l’UE ne réussit pas à persuader les adversaires des sanctions antirusses de changer de position. « D'après les résultats de la discussion, il est devenu clair que la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et Chypre ont leurs remarques en ce qui concerne l'élargissement des sanctions » - a raconté à l'agence Interfax-Ukraine un diplomate européen sous le couvert de l’anonymat.