Tbilissi n'abandonnera pas la voie de normalisation des relations avec la Russie à cause de la situation dans l'est de l'Ukraine, a déclaré mardi le président géorgien Gueorgui Margvelachvili.
"En raison des difficultés éprouvées aujourd'hui par notre ami et partenaire — l'Ukraine, il y a des difficultés dans le processus (de normalisation, ndlr) de nos relations avec la Russie, mais cela ne signifie pas que notre politique des relations avec la Russie changera. Notre politique tend à la désescalade de la tension avec la Russie", a souligné le chef de l'Etat dans une interview accordée à la chaîne de télévision géorgienne Maestro, rapporte l'agence News-Georgia.
Et d'ajouter que les relations avec la Russie ne devaient pas dépendre des "problèmes du moment", mais que l'intégrité territoriale de la Géorgie constituait une question de principe pour ses autorités.
"Nous avons pour problèmes prioritaires l'intégrité territoriale et la souveraineté, ainsi qu'un seul message positif: la Géorgie démocratique, pacifique et stable n'est pas dangereuse pour la Russie. Elle peut être un bon voisin et un partenaire intéressant pour la Russie si ces conditions sont remplies", a souligné M.Margvelachvili.
Tbilissi a rompu les relations diplomatiques avec la Russie quand Moscou a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, deux républiques autoproclamées sur le territoire géorgien, le 26 août 2008, suite à l'agression armée géorgienne contre la capitale sud-ossète Tskhinvali. La Géorgie a décrété les deux républiques "territoires occupés".
Le nouveau gouvernement géorgien, formé à l'issue des élections d'octobre 2012, a cité, parmi les principales priorités de sa politique extérieure, la normalisation des relations avec la Russie, mais pas au détriment de l'intégrité territoriale de la Géorgie.
Les relations entre la Russie et l'Occident se sont dégradées sur fond de crise en Ukraine. Accusant la Russie d'implication dans le conflit ukrainien, les Etats-Unis et l'Union européenne ont décrété des sanctions contre certaines personnes, entités et plusieurs secteurs de l'économie russe. Moscou a qualifié ces accusations de gratuites et a répondu aux sanctions par l'embargo sur des importations en provenance des pays d'Occident.