A Banska Bystrica nous voulons démontrer notre bonne attitude envers la Russie (Jan Carnogursky)

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Le 29 août la Slovaquie célèbre sa fête nationale : le 70e anniversaire de l'Insurrection nationale slovaque qui a duré du 29 août au 28 octobre 1944.

Les combats de deux mois ont opposé 80 000 insurgés et 83 000 Allemands. En fin de compte l'insurrection a été réprimée : au début de novembre ses chefs ont été fait prisonniers par les hitlériens, les partisans sont partis dans la direction des troupes soviétiques. L'Insurrection nationale slovaque est une des plus importantes actions antifascistes en Europe. L'armée insurrectionnelle comptait environ 60 000 hommes, dont 3 000 Soviétiques, ainsi que des antifascistes français, polonais, bulgares, roumains, hongrois, yougoslaves et allemands. La Voix de la Russie propose à votre attention un essai du président du gouvernement de Slovaquie en 1991-1992 Jan Carnogursky consacré à cette date.

Le 29 août après-midi le colonel de l'Armée slovaque Jan Golian a donné le signal codé du début de l'offensive. Le signal était accompagné de l'ordre donné aux officiers initiés d'occuper les villes dans lesquelles étaient stationnées leurs unités ou de les redéployer dans la partie montagneuse de la Slovaquie. Ainsi, il y a 70 ans commençait l'Insurrection nationale slovaque.

Le soulèvement a marqué la fin de la participation de l'Etat slovaque de l'époque à la guerre du côté d'Hitler et son adhésion au camp des alliés. Cette transition s'est produit autrement qu'en Roumanie où le 23 août 1944 le commandement militaire a organisé un coup d'Etat et a conduit la Roumanie dans le camp des alliés. Elle différait également des événements de l'Insurrection de Varsovie éclatée le 1er août 1944.

Les autorités de la Slovaquie en guerre devaient depuis longtemps consentir des efforts en vue de maintenir ses propres militaires du côté des hitlériens. Deux divisions slovaques faisaient la guerre au front est, mais des soldats et des officiers se faisaient faire prisonniers et se rendaient aux unités soviétiques. Ainsi en Ukraine le capitaine Nalepka s'est joint aux partisans, il a participé à la libération de la ville d'Ovruc, est tombé au combat et a reçu le titre d'Héros de l'Union soviétique à titre posthume. Une division slovaque a perdu toute aptitude au combat à cause des déserteurs et les Allemands se sont vus obligés de la transférer en Italie.

A la fin de la guerre la situation de la Slovaquie montagneuse était particulière. En Slovaquie il n'y avait pas de troupes allemandes et l'armée soviétique ne se proposait pas non plus de lancer une offensive sur son territoire. Le plan stratégique initial du commandement prévoyait une offensive sur la Pologne et la Hongrie, tandis que la Slovaquie devait être contournée par l'Armée soviétique en vue d'éviter de dures combats meurtriers dans les montagnes.

Les généraux slovaques ont mis au point une version de la transition de l'armée du côté des alliés qui ressemblait à celle qui a été réalisée en Roumanie. Les divisions slovaques ont occupé le col de Dukla dressant un obstacle sur la voie vers les Carpates du nord-est. L'idée était de le libérer pour l'armée soviétique après la prise de Cracovie ou de Budapest.

Cependant les partisans sont devenus la troisième force qui a brouillé les cartes. Des détachements de partisans d'abord peu importants, ensuite plus nombreux opéraient dans les montagnes de Slovaquie depuis 1943. En été 1944 ils attaquaient constamment les hitlériens et le 28 août, de concert avec l'armée slovaque, ils ont pris pour cible une mission militaire allemande qui se dirigeait de la Roumanie vers l'Allemagne. En représailles, l'armée allemande a lancé une offensive contre la Slovaquie. Elle a réussi à désarmer les forces principales de l'armée slovaque qui retenait le col de Dukla. Le commandement slovaque et le gouvernement en exil à Londres ont dû abandonner le plan si séduisant de remise des cols des Carpates à l'armée soviétique et prendre la décision sur le soulèvement immédiat. L'objectif prioritaire était de défendre la partie centrale de la Slovaquie face à l'offensive des Allemands . Banska Bystrica est devenue la ville principale du mouvement insurrectionnel.

Les restes de l'armée slovaque, l'armée tchécoslovaque qui venait d'être formée en URSS et les partisans locaux défendaient le territoire pendant près de deux mois. En plus, des antifascistes d'autres pays et des prisonniers de guerre qui se sont retrouvés en Slovaquie suite à des revers de fortune ont participé aux combats. Il faut mentionner plus spécialement les Français. Ils ont créé en Slovaquie leur propre détachement de partisans qui défendait le secteur clé du front dans l'embouchure de la rivière Vah.

Le commandement soviétique a adopté une décision stratégique de modifier ses propres plans. Il a été décidé de mener l'opération offensive par les Carpates.

Le maréchal Konev a donné l'ordre de créer d'urgence une unité militaire sur la base du Ier et du IV fronts ukrainiens pour se frayer la voie à travers les Carpates. Le 8 septembre 1944, l'opération Carpates-Dukla a été entamée pour aider l'Insurrection nationale slovaque. Entre-temps le col de Dukla a été occupé par l'armée allemande et la progression de l'armée soviétique était très lente et était accompagnée de pertes immenses. Des unités militaires tchécoslovaques formées en URSS ont participé aux combats. Les Allemands ont lancé dans l'opération Carpates-Dukla 12 divisions qui, dans le cas contraire, pourraient être tournées contre les insurgés slovaques. Par cette opération l'URSS a accordé une aide inestimable à l'Insurrection slovaque. Celle-ci a coûté la vie à 19000 soldats soviétiques et 1800 tchécoslovaques.

Banska Bystrica est tombée le 27 octobre. Les restes de l'armée insurrectionnelle ont mené des combats pour rallier les partisans. Dans les montagnes de Slovaquie des territoires libres étaient défendus jusqu'à l'arrivée des troupes soviétiques. La Slovaquie l'a payé cher. Etant entrées sur le sol slovaque à la fin d'août 1944, les troupes allemandes ont brûlé 102 villages. Les lieux d'exécution des insurgés et de leurs partisans sont des endroits commémoratifs. Les auteurs des mémoires militaires écrivent souvent que toute bataille ne se déroule pas conformément aux plans de l'état-major. L'insurrection nationale slovaque aussi ne s'est pas déroulée comme l'avaient prévu les généraux et politiques. Malgré le chaos et les défaites qui sont actuellement discutés en détail, elle a joué sa mission historique. Elle a non seulement conduit la Slovaquie dans le camp des alliés, mais aussi l'a faite participer à la lutte réelle contre le fascisme. Les Slovaques ont pour la première fois eu affaire aux soldats soviétiques et pour la première fois l'Occident a cessé d'être pour eux l'étoile conductrice. L'Insurrection nationale slovaque est devenue la source d'une nouvelle prise de conscience et le fondement de l'organisation du pays dans l'après-guerre.

70 ans se sont écoulés depuis l'Insurrection nationale slovaque. L'Europe et la Slovaquie sont confrontées à de nouveaux défis, mais les préceptes de l'Insurrection restent en vie.

© © Photo: RIA Novosti/Yuryi Abramochkin
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