Au début du « printemps arabe », la Russie proposait à ses partenaires de travailler en commun et d’une manière cohérente. Pourtant, les considérations d’ordre politique ont prévalu en Occident. La parole est au ministre russe des AE Sergei Lavrov :
« Qu’est-ce qui est plus important, changer le régime et satisfaire les antipathies personnelles ou unir les efforts dans la lutte contre la menace commune qui est le terrorisme ? Nous sommes partisans de la seconde option. Les antipathies personnelles étaient derrière les efforts déployés pour renverser Saddam Hussein et nous voyons maintenant ce qui est advenu à l’Irak. Les antipathies personnelles étaient également et dans une grande mesure la cause du renversement de Kadhafi et la Libye s’est finalement désintégrée. Dieu seul sait comment tout cela va se terminer ».
L’État islamique que les Américains sont en train de combattre bénéficiait également de leurs faveurs au moins au début, tout autant que les djihadistes d’Al-Qaïda qui ont rendu la dette à leurs sponsors le 11 septembre 2001. En Irak, ils risquent de marcher sur le même râteau, estime le vice-président de l’Académie des problèmes géopolitiques Vladimir Anokhine :
« Les États-Unis se rendent parfaitement compte que leur échec en Irak qui est précipité dans un chaos incontrôlé peut conduire à des pertes politiques et économiques sérieuses. A la différence des Talibans et des frères musulmans, les terroristes de l’EI disposent de leur territoire et sont dotés d’armes puissantes que les Américains livraient à l’armée irakienne. L’Irak n’est, naturellement, qu’une étape de leur expansion ».
C’est maintenant qu’il faut stopper les terroristes. Pourtant, les forces d’un seul État ne suffisent pas à défaire cette organisation. De plus, aucun État ne s’est déclaré prêt à monter au combat. La victoire ne peut s’obtenir que par des efforts conjugués. Malgré l’escalade des tensions du fait des événements autour de l’Ukraine, les Russie et les États-Unis sont encore des allés naturels dans la lutte contre le terrorisme. Il faut clore au moins provisoirement le thème ukrainien pédalé par l’Occident et se concentrer sur le principal, sans attendre qu’un véritable État terroriste surgisse au voisinage de l’Europe.