70 ans depuis la libération de Paris

70 ans depuis la libération de Paris
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Il y a exactement 70 ans le 25 aout 1944 la capitale française était officiellement libre après 4 années d’occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est logiquement le musée de l’histoire de Paris, le musée Carnavalet qui présente une grande exposition sur la libération, « Paris Libéré, Paris Photographié, Paris Exposé ».

En arrivant à l’hôtel Carnavalet dans le Marais parisien les visiteur sont tout de suite plongés sans même le savoir dans une ambiance de commémoration, le petit jardin intérieur a été transformé en potager présentant des légumes de guerre, principalement des tomates et des choux. L’exposition elle même est constitué de 250 photographies de l’époques toutes appartenant à la collection du musée et d’objets faisant écho au différentes scènes représentées sur les clichés. Dans la première salle on rend hommage à l’exposition sur la libération de Paris faite en 1944 de la quelle s’inspire en partie le parcours photographique que présente le musée aujourd’hui. Alors que la guerre n’est pas encore terminée, le directeur de l’époque du musée François Boucher constitue un fond de photographies de la libération qui sont vouées à contrer l’image négative de l’occupation. La commissaire de l’exposition actuelle Catherine Tambrun avait une tache plus compliquée : resituer le contexte qui n’est plus aussi clair qu’il y a 70 ans et faire une analyse plus poussée des images présentées.

L’exposition commence par des images de l’occupation allemande et le début de l’insurrection montrant que la capitale française était transformée en lieu de villégiature pour les officiers allemands. Dans la deuxième salle on voit les barricades et les journées qui vont jusqu’au 24 montrant les actions internes menées à Paris par les résistants. La troisième salle nous raconte la journée du 24 c’est à dire l’arrivé des alliées et de la 2ème DB avec la fuite des soldats allemands. Et avant de passer aux clichés représentant la vie des américains à Paris on traite des thématiques qui étaient également absentes en 1944, les femmes tondues et la croix rouge.

Catherine Tambrun nous a raconté ce qui a changé entre l’exposition de 1944 et celle d’aujourd’hui, pour elle ce n’est plus une exposition sur la libération de Paris, mais une véritable analyse historique :

« Déjà dans la chronologie on remonte un peu plus tôt, on représente à peu près un tiers de l’exposition de 1944, les deux autres tiers ont été rajoutés, mais sont pris toujours dans le fond du musée Carnavalet, il n’y a pas une image qui ne soit pas une image du musée. Quand on n’a pas la thématique on n’est pas allé chercher l’image ailleurs on reste dans le fond du musée.

Pour la partie Paris sous occupation il y a beaucoup plus d’images, dans l’exposition de 1944 il n’y en avait que huit et encore ces images montraient surtout le départ des allemands, ce n’était pas vraiment Paris sous occupation. Nous il fallait d’abord que l’on montre de quoi on se libère, vous ne pouvez pas maintenant montrer des images de la libération de Paris sans montrer comment la ville était occupée. On a mis des images de l’architecture de la ville transformée, on a mis des images de l’occupation, de la spoliation, des problèmes avec les juifs avec les étoiles jaunes et puis on a mis une autre série d’images qui sont des images de la collaboration, c’est à dire toutes les images qui étaient produites pendant la période de l’occupation de 1942 à 1944 du service photographique de Vichy. Ces images là elles viennent montrer à la fois les thématiques abordées, mais aussi le visuel de ces images, la photographie de la libération vient dans une lignée esthétique, est-ce qu’elle s’en différentie, est-ce qu’elle reprend les même thèmes ? Il fallait comparer ce type d’images.

Derrière nous avons continué, nous avons mis des images de 1945, des images des américains dans la ville. Déjà chronologiquement on commence plus tôt et on fini plus tard.

Dans l’exposition de 1944 il n’y a pas de thématique fâcheuse, nous on met par exemple des femmes et des hommes tondus, ce sont des peines qui n’étaient pas traitées à l’époque. On met plus d’images d’américains qu’il n’y en avait en 1944.

Concernant les variations que j’ai pu faire, j’ai souvent choisie des choses qui concernaient la vie quotidienne où l’on voit plus de femme que lors de l’exposition de 1944, on voit aussi des transports, des choses qui parlent de la façon dont on vie à ce moment là.

Là dans cette exposition aujourd’hui on montre quand même beaucoup plus de choses un peu fâcheuses de l’histoire, qu’à l’époque en 1944 ?

En 1944 c’était vraiment une exposition politique qui disait – la France s’est délivrée par elle même et ce sont les Français qui ont réussit à libérer Paris. C’est une exposition gaulliste qui dit : les Français reprennent possession de leur bâtiments, reprennent possession de leurs villes tout naturellement. Nous ce n’est pas du tout le même propos – on se dit comment ces images ont été produites, par qui, avec quels moyens, avec quels appareils photo et quelles sont les manipulations qui ont été faites dessus. Par exemple on montre des planches contact, on voit ce qui a été enlevé, on voit ce qui a été découpé. C’est plus une exposition qui s’interroge sur l’histoire, qu’une exposition sur la libération de Paris. »

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