En juillet la production industrielle n'a augmenté que de 9 % par rapport à la même période de l'année écoulée. Mais il y a seulement deux ans les experts considéraient 11 % comme le point de ralentissement critique. Les données sur les ventes en détail et les investissements ont également trompé de 0,5-1% même les attentes les plus pessimistes. Les analystes estiment que si la dynamique se poursuit, l'économie chinoise a toutes les chances de se ralentir à 7 % dès le premier trimestre de l'année prochaine.
Le professeur de l'Université de New York Nouriel Roubini a déclaré avec inquiétude après avoir analysé les statistiques que la Chine n'évitera pas un atterrissage dur. Il a conclu que cela aurait un impact sur l'ensemble de l'économie mondiale. Le professeur américain n'a pas cependant mentionné que c'étaient les Etats-Unis et l'Europe qui faisaient plonger l'économie chinoise. Ainsi en 2013 plus de la moitié des sociétés américaines ayant un chiffre d'affaires annuel supérieur à un milliard de dollars ont délocalisé leur production depuis la Chine vers les Etats-Unis. Le processus similaire se produit en Europe. En janvier 2014 la Commission européenne a publié un communiqué spécial intitulé Pour une renaissance industrielle européenne appelant à porter la part de l'industrie dans le PIB de l'UE de 15 à 20 % d'ici 2020.
Il est évident que ces processus tiennent aux problèmes internes en Europe et aux Etats-Unis. Les menaces de crise qui apparaissent régulièrement rendent nécessaire le renforcement du secteur réel. Le conseiller de l'Institut du développement moderne Nikita Maslennikov trouve que tous les phénomènes négatifs dans l'économie des principaux partenaires commerciaux, à savoir les Etats-Unis et les pays de l'UE, exercent aussitôt un impact maladif sur le marché chinois.
« Ce qui se produit est ce qui doit se produire. Parce que la durée de vie moyenne d'un modèle économique est de 20 à 30 ans. La Chine s'est approchée de la barre derrière laquelle il faut tout changer. Mais les problèmes les plus brûlants (dépendance vis-à-vis des exportations, réinvestissements, dettes des gouvernements locaux) doivent être résolus d'urgence ».
Cependant l'Etat ne se hâte pas de prendre des mesures énergiques pour stimuler l'économie. Au contraire, les régulateurs financiers ont même durci la politique en matière de crédits. C'est que la crise de 2008 a démontré que l'octroi intense de crédit ne fait qu'aggraver les problèmes en suspens. Les dettes des gouvernement locaux ont augmenté et les capacités de production superflues ont été créées tout juste au cours de ces 6 dernières années.
Mais comment sortir de cette situation dans laquelle la Chine perd sont attrait en tant que fabrique mondiale et le changement de modèle peut prendre de nombreuses années ? Le chercheur en chef de l'Institut de l'Extrême-Orient Iakov Berguer pense que dans les conditions actuelles la Chine devrait mettre l'accent sur le développement des exportations des services :
« L'exportation des services offre de larges possibilités pour l'avancée continue de la Chine sur les marchés mondiaux. En outre c'est une façon bon marché d'occuper la population excédentaire. Créer des emplois dans les services est moins cher que dans l'industrie ».
En 2013 la part des services dans le PIB de la Chine a pour la première fois surpassé celle de la production industrielle. L'immobilier, le commerce de détail et les finances ont constitué 46 % du PIB contre 44 % de la production industrielle. En plus les services ont encore des perspectives de croissance. Dans les pays évolués ce secteur assure jusqu'à 70 % de l'économie. Il importe surtout que cette croissance devance la fuite des sociétés étrangères de la Chine. Dans le cas contraire des temps difficiles viendront dans le pays.