La sécurité énergétique de l'UE dépend des relations russo-américaines, a déclaré jeudi un expert allemand, Behrooz Abdolvand, lors d'un duplex Moscou-Berlin organisé par l'agence Rossiya Segodnya.
"Les Etats-Unis doivent coopérer avec la Russie et rechercher un compromis sinon cela nuira à l'Union européenne", a indiqué M.Abdolvand, directeur du Centre des études de la région caspienne auprès de l'Université libre de Berlin.
Selon l'expert, la Russie et l'Europe doivent poursuivre leur coopération malgré les sanctions. L'Europe a notamment besoin du gazoduc russe South Stream que le groupe public russe Gazprom construit sous la mer Noire pour relier la Russie à l'Europe centrale et du Sud. "Malheureusement, le conflit actuel met en danger la construction de South Stream, mais l'Europe a besoin de ce projet", a-t-il estimé.
M.Abdolvand considère en outre que le gaz azerbaïdjanais ne remplacera qu'en partie le gaz russe pour l'Europe, "uniquement à titre de complément".
Les relations entre la Russie et l'Occident se sont détériorées sur fond de crise en Ukraine. L'UE et les Etats-Unis ont adopté le 1er août dernier de nouvelles sanctions économiques contre Moscou. La Russie a publié le 7 août une liste des produits alimentaires interdits d'importation en provenance des Etats-Unis, de l'Union européenne, de l'Australie, du Canada et de la Norvège, en réponse aux sanctions occidentales.
La société South Stream Bulgaria a suspendu mardi la signature de contrats sur la pose du gazoduc South Stream en Bulgarie sur décision de la Commission européenne. La Commission européenne cherche à bloquer le projet qui, selon elle, n'est pas conforme aux normes du Troisième paquet énergie interdisant aux producteurs du gaz de posséder des pipelines principaux dans l'Union européenne.
D'une capacité de 63 milliards de m³ de gaz, le projet South Stream est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine. Le gazoduc, qui comprendra quatre conduites de 15,75 milliards de m³ chacune, doit entrer en service à la fin de 2015 pour atteindre sa pleine capacité en 2018. Sa construction a débuté le 7 décembre 2012 dans la région d'Anapa (Caucase russe). Pour réaliser la partie terrestre du pipeline, la Russie a signé des accords intergouvernementaux avec l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Serbie, la Slovénie.