Gagaouzie: la fille prodigue de la Moldavie, nouvelle enclave turque?

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Les autorités moldaves ont décidé de s'occuper de la Gagaouzie. En effet, l'autonomie moldave ne veut pas rejoindre l'Europe avec Chisinau, et ce n'est pas surprenant: la Gagaouzie est depuis longtemps aidée par la Turquie, pas la Moldavie ou l'UE.

s autorités moldaves ont décidé de s'occuper de la Gagaouzie. En effet, l'autonomie moldave ne veut pas rejoindre l'Europe avec Chisinau, et ce n'est pas surprenant: la Gagaouzie est depuis longtemps aidée par la Turquie, pas la Moldavie ou l'UE. Et il semblerait que la "fille prodigue" moldave quitte bientôt la maison familiale.

Après la perestroïka et son accession à l'indépendance, la Moldavie a perdu la Transnistrie et la Gagaouzie. De toute évidence, la Transnistrie ne reviendra plus au pays, alors que la Gagaouzie y est retournée, en 1994, avec le statut d'autonomie. Depuis cette époque, les autorités moldaves surveillent jalousement leur "fille prodigue".

Mais ces derniers temps, Chisinau est franchement inquiet – il s'avère que la Gagaouzie ne s'empresse pas du tout de rejoindre l'Europe à la suite des autorités moldaves. Selon un référendum organisé en février 2014, plus de 90% des habitants de Gagaouzie se sont prononcés en faveur de l'adhésion de l'autonomie à l'Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan. Et la Gagaouzie ne s'est pas concentrée que sur la Russie.

Chisinau est également sur les nerfs parce que la Gagaouzie a depuis longtemps établi de très bonnes relations avec la Turquie. Les Gagaouzes sont un peuple turcophone. Et la Turquie a avait depuis longtemps dans sa ligne de mire géopolitique ce peuple linguistiquement proche. La Turquie a toujours accordé son soutien financier à la Gagaouzie, y a construit des routes et donné du carburant aux fermiers locaux. Autrement dit, Ankara faisait ce que Chisinau était censé faire. Et aujourd'hui, la Turquie est garante des droits des Gagaouzes.

Début septembre, le dirigeant de la Gagaouzie Mikhaïl Formuzal s'entretiendra avec les hauts responsables turcs au sujet des initiatives moldaves portant sur le changement de statut de l'autonomie gagaouze. Formuzal a déjà qualifié ces initiatives de tentative de "castrer l'autonomie". Et très probablement, les autorités turques seront de cet avis. Dans ce cas Chisinau ferait évidemment marche-arrière. Car l'avis d'un pays membre de l'Otan ne peut pas être ignoré à Chisinau. Il faudra alors cesser les accusations des Gagaouzes de trahison et de vénalité. Après tout, se vendre à un membre de l'Otan est un grand honneur pour les nouveaux politiciens de Chisinau. Pro-européens, bien évidemment.

La Voix de la Russie

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