La ville américaine de Ferguson étant le théâtre d'affrontements entre la police et les manifestants suite à l'assassinat d'un jeune Noir par un policier, les forces de l'ordre tentent d'intimider les journalistes et les militants des droits de l'homme, estime Andrew Stroehlein, responsable européen de Human Rights Watch (HRW).
"Force est de constater que la situation ne s'améliore pas. Elle demeure très tendue en raison des abus commis par la police", a déclaré M. Stroehlein dans une interview à la radio lettone Baltkom.
"La police utilise la force aussi bien contre les manifestants pacifiques que contre les journalistes qui font tout simplement leur travail", a souligné le militant des droits de l'homme.
Les émeutes dans la ville de Ferguson (Missouri), où des Afro-Américains constituent 65% de la population, ont éclaté le 10 août suite à la mort de Michael Brown, 18 ans, tué par un policier. Elles ont redoublé d'intensité lundi après que le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, eut demandé aux autorités fédérales de dépêcher des unités de la Garde nationale pour enrayer le mécontentement populaire. En réponse, les protestataires ont organisé une manifestation importante devant la résidence du gouverneur, qui a dégénéré en affrontements avec la police. Plus de 30 personnes ont été interpelées.
"Le Congrès américain doit régler au plus vite cette question raciale. Nous cherchons à documenter tous les cas de ce genre et réunissons toutes les informations pour les soumettre aux responsables officiels", a conclu Andrew Stroehlein.