La France glisse-elle vers une République islamique ?

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La charia s'applique-t-elle en France ? Nous avons téléphoné au tribunal de Belfort pour avoir sa position sur « l'islam est une saloperie» de Christine Tasin et sur le souhait de « charia » plus sévère de la République du site Saphirnews.

Mais le procureur Alexandre Chevrier, en charge de la presse, a refusé de répondre à la question de savoir si le droit français aurait évolué en direction de la charia, disant qu'il ne connaissait pas son interlocuteur.

La Voix de la Russie : Bonjour. Je souhaite avoir votre avis sur Christine Tasin qui a dit, « Il y a en France au moins un tribunal islamique, c'est le tribunal de Belfort ».

Procureur : Rien, que voulez-vous que je vous dise et que je réponde à ça ? Le tribunal a rendu sa décision je n'ai pas d'autres commentaires à faire.

LVdlR : Mon travail est d'avoir votre position.

Procureur : Je ne commente pas du tout les commentaires de Madame Tasin, voilà.

LVdlR : Sur le site du quotidien musulman Saphirnewsa été écrit,« Vivement que la charia de la République soit bien plus sévère contre l'islamophobie décomplexée ».Est-ce-que vous pouvez dire quelque chose par rapport à ces dires ?

Procureur : Non, je ne rentre pas dans ce genre de débat avec des interlocuteurs que je ne connais pas. Ce n'est pas mon rôle. Mon rôle est d'appliquer la loi de la République française et pas autre chose contrairement à ce qui est dit. Le tribunal a considéré que les poursuites qui avaient été exercées par le parquet étaient tout à fait fondées et a déclaré coupable madame Tasin. Elle a fait appel. La cour d'appel se prononcera. Je n'ai pas d'autres commentaires à faire. Je ne vais pas commenter ni la décision qui a été rendue, ni les commentaires qui sont faits.

LVdlR : La France ne rend pas de décision liée à la charia donc ?

Procureur : Ecoutez, vous êtes sérieux monsieur ?

LVdlR : Moi, je ne sais pas. Je lis un site musulman et j'entends les dires d'une personne qui a été condamnée. Je me pose des questions, c'est tout. Je viens vous voir pour savoir si le droit français évolue ?

Procureur : Je ne sais pas qui vous êtes monsieur, je ne sais pas !

LVdlR : Je suis journaliste à la Voix de la Russieà Moscou...

Procureur : Je ne vous connais pas, je ne lis pas votre journal. Par téléphone je ne sais pas qui m'appelle.

LVdlR : Et si je vous envoie un mail, est-ce que vous pouvez répondre à ma question ?

Procureur : Mais quelle question ?

LVdlR : A savoir si le droit français évolue dans le sens de la charia ?

Procureur : Ecoutez, votre question est un peu tendancieuse, non ?

LVdlR : Le journaliste, son métier, c'est de poser des questions un peu tordues pour voir.

Procureur : J'applique la loi française, voilà. Le droit pénal français. Voilà, c'est tout ce que je peux vous répondre.

Aucun rapport avec de la haine raciale. Laurent Ozon, qui dit ne pas connaître le jugement du tribunal de Belfort dit, que « si Christine Tasin a été condamnée pour avoir dit que l'islam est une saloperie, il n'y aucun rapport avec de la haine raciale dans ces propos là» et rajoute, très étonné du jugement : « sauf si vous ayez oublié de me dire quelque chose, je ne vois pas où est la question raciale là-dedans». Laurent Ozon ne peut pas dire si c'est un jugement appliquant la charia : « je ne suis pas un spécialiste du droit islamique. Le mieux est de s'adresser à un expert pour savoir si le jugement du Tribunal de Belfort s'apparente à la charia». Pour Laurent Ozon, les dires de Christine Tasin sont soit un propos de colère et de polémique car « Christine Tasin est une militante», soit un propos rationnel. « Si c'est un propos polémique, ça ne mérite pas d'être commenté même si comme pour Christine Tasin, ce jugement me semble tout à fait abusif. Si c'est un propos rationnel, je ne suis pas la bonne personne pour vous répondre». Et d’enchaîner, sur la tradition de liberté d'expression en France : « de manière générale, je suis pour la liberté d'expression en France. Il semble qu'en France, il y ait des lois qui nous empêchent de dire un certains nombres de choses. Sur la question de l'islam, on en est à ce point là en France car c'est un sujet qui est devenu très sensible. En France, la liberté de débats contradictoires sur l'islam ou sur la présence de l'islam et son rôle en France est un terrain miné, y compris dans la justice, comme cela semble être le cas pour Christine Tasin.»

Pour Laurent Ozon, la justice n'a pas à tenir compte de l'évolution géopolitique. « La justice n'est pas là pour ça. Vous ne pouvez pas demander à un juge d'analyser la situation en Irak pour prendre un jugement en droit français. Un jugement français devrait respecter la liberté d'expression qui appartient à la loi française. La justice ne peut pas être rendue au nom d'une analyse politique. Un juge juge selon l’appréciation du dossier. En tant que citoyen, on peut avoir un jugement après. Moi, personnellement, n'ayant pas confiance dans la justice de mon pays, je ne suis pas très surpris qu'on condamne des gens pour des propos outrageants à l'égard d'une religion ou d'une autre. La question est de savoir ce qu'on peut attendre de mieux du système juridique français aujourd'hui et surtout de savoir vers quoi ce jeu de provocation va nous emmener. »

La décision de Belfort l'amène à parler de la condamnation d’Anne-Sophie Leclère : « Vous savez, en France, on a une femme qui a été condamnée à neuf mois de prison ferme pour une caricature ! La condamnation de Christine Tasin, selon les éléments que vous m'évoquez, je la trouve excessive, mais la condamnation d'une femme, Anne-Sophie Leclère, qui s'est présentée à la députation, pour avoir publié une caricature, est considérable. En France on a un dispositif d'une justice qui marche sur la tête car le pouvoir judiciaire est un système qui ne fonctionne plus. Le système judiciaire français fonctionne de manière autonome, un peu comme la caste économique. Elle définit ses propres règles. La justice s'est affranchie du peuple et est déconnectée du réel. Ces sphères du pouvoir fonctionnent de manière autonome. La justice interprète le droit selon les préjugés de la caste. La justice ne représente plus les attentes de la population française. ». /N

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