« Cette année est proclamée en Russie Année de la Culture,a expliqué à notre correspondant la directrice artistique du festival Albina Nafigova. La prochaine sera celle de la Littérature. Et comme un pont jeté entre l’une et l’autre, l’adaptation à l’écran des œuvres de littérature. Selon moi, nous manquons beaucoup de bonnes versions cinématographiques. Espérons que le film de Vera Glagoleva soit une œuvre digne d’ouvrir le festival. »
Le festival de Kazan, il convient de le relever, n’est pas celui du cinéma religieux. L’organisateur est le ministère de la Culture de la République du Tatarstan, et par conséquent, sa composante islamique doit être perçue comme culturelle et non comme purement religieuse.
D’habitude, quelque 50 œuvres en cinq nominations sont sélectionnées pour le programme de compétition – long et court métrage, documentaire long et court métrage, film d’animation. Le comité d’organisation de la Xe édition du Festival international du cinéma musulman a enregistré un nombre record de demandes : plus de 500 de 56 pays.
Pour le nombre des films envoyés au festival, l’Iran est première position, devant la Russie. A la surprise générale, il y a aussi beaucoup de films d’Irak :
« En tant que directrice artistique du festival, j’essaye d’évaluer le potentiel des films du point de vue du succès auprès du public,dit Albina. Je crois que l’Irak sur ce plan a réalisé un progrès absolu. Les films envoyés par l’Irak, et spécialement par le Kurdistan irakien, sont des films qui font une grande impression. Ils racontent le train de vie des gens dans les conditions de la guerre et comment ils parviennent à survivre dans ces conditions. Des personnes absolument différentes du personnel technique du comité d’organisation du festival – ceux qui ont traduit et doublé ces films- ne pouvaient contenir leurs larmes, quand ils travaillaient pour ces films. Ils ont produit une très forte impression cinématographique. »
La dixième édition du festival de Kazan a une particularité. Le chef-lieu du Tatarstan est cette année la capitale culturelle du monde turc. Dans le cadre de cette manifestation, on planifie une table ronde des cinéastes de pays membres de Türksoy (Türk Kültür ve Sanatları Ortak Yönetimi), ce qui veut dire en turc Coopération pour la Culture et les Arts turcs, une organisation internationale pour la culture de pays regroupant des populations parlant l’une des langues turques. Pour la première fois, le programme Focus Asiatique présente des films de l’Inde, du Japon et de la Corée du Sud.
A l’occasion de la dixième édition du festival, Kazan a invité tous les présidents de jurys des années précédentes. Il y aura aussi une rétrospective des films ayant gagné le Grand et autres prix des éditions précédentes.
De cette façon, c’est une vraie fête du cinéma musulman qui aura lieu du 5 au 11 septembre à Kazan. /N