Dans le Vieux Monde, il y a plusieurs structures où l’on discute des problèmes du continent. Parmi eux – le Parlement européen et l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
Durant plusieurs décennies, les députés de ces deux institutions examinaient des sujets d’actualité de la société, ainsi que divers aspects de la politique internationale. Mais quelles tentatives réelles pour apporter une solution à tel ou tel autre problème ont-ils entrepris ? Ou bien la démocratie européenne ne va pas au-delà des paroles?
Les principes de la primauté de la loi, la promotion de la démocratie et le respect des droits de l’homme – telles sont les grandes tâches de l’APCE. Quelle est l’utilité réelle de cette organisation ? Minime. L’APCE ne jouit d’aucuns pouvoirs substantiels, en revanche, elle sait jongler avec des recommandations, dit Alexandre Bovdounov, expert du Centre des études conservatrices à la faculté de sociologie de l’Université de Moscou :
"Leurs activités ne prévoient aucuns résultats particuliers, c’est-à-dire que toutes les fonctions ont un caractère strictement de recommandation, y compris pour les pays membres. Le Conseil de l’Europe peut donner des conseils, mais si ces derniers ne s’accordent pas avec les intérêts nationaux du pays, personne ne va les suivre. La difficulté majeure de l’APCE est que l’ensemble des problèmes débattus en son sein– questions humanitaires et politiques – représente déjà un champ d’activités des institutions plus efficaces. Il ne peut donc jouer que sur des campagnes de publicité, de propagande, pas plus."
De surcroît, l’APCE ne joue que pour une seule équipe – l’Occident, les Etats-Unis. Pour cette raison, en dépit de la situation de crise en Ukraine, les députés de l’APCE ne sont pas disposés à entendre toutes les opinions d’actualité, notamment, de la Russie.
Plus vieille institution parlementaire internationale, de nos jours, l’APCE n’est qu’une copie impuissante du Parlement européen, remarquent des experts. Octroyant un soutien inconditionnel à l’Occident, les membres de l’APCE ne sont pas en mesure de tirer une conclusion réelle, indépendante. Quant au Parlement européen lui-même, les élites politiques de l’UE ne sont pas prêtes à prêter oreille à leur propre organe législatif et consultatif. En dépit du renforcement considérable des positions des eurosceptiques et de ceux qui n’approuvent pas les positions proaméricaines – ce groupe parlementaire n’est pas suffisamment fort. Aujourd’hui il arrive que des eurodéputés formulent à la tribune des opinions différentes de la position de la Maison-Blanche. Mais pour le moment ils n’ont pas assez de poumons pour être entendus outre-Atlantique.
