Moscou fournira également 14 instruments scientifiques uniques pour l’étude de la planète rouge et mis au point par les spécialistes de l’Institut de recherche spatiale (IKI) et les ingénieurs du constructeur spatial NPO Lavotchkine.
La plate-forme d’atterrissage russe ainsi qu’un rover martien de l’ESA de près de 300 kilos seront acheminés sur Mars par un module développé par NPO Lavotchkine. Dès que le rover sera descendu de la plate-forme d’atterrissage, il commencera sa mission scientifique. La plate-forme concentre son action sur l’observation des différents processus de la planète, a indiqué à La Voix de la Russie le responsable scientifique du projet ExoMars du côté russe, Daniil Rodionov de l’IKI.
« La plate-forme est faite pour durer au moins pour une année martienne soit deux années terrestres. C’est pour une telle durée que sont fixés les objectifs scientifiques. Le principal étant l’observation des conditions climatiques sur la surface de Mars. C’est important pour établir le modèle climatique de la planète qui sera utilisé pour son exploitation future, et notamment pour la venue d’hommes sur Mars. »
La plate-forme est fixe. Ceci permet une étude approfondie de la surface et de l’atmosphère sur un espace précis, mais sur une longue période. Un autre moment important est l’étude de la structure interne de Mars, sa sismicité et son niveau de radiation. Près de 50 kilos d’appareils divers seront nécessaires pour résoudre les questions scientifiques soulevées par la planète rouge. Il s’agit de caméras permettant de filmer le paysage, d’une station météorologique pour mesurer la température, la pression, la vitesse du vent et le niveau d’humidité. Une importance particulière sera également donnée aux dispositifs permettant de récupérer des échantillons de sol, ainsi qu’aux spectrographes, en particulier aux spectrographes laser et à neutrons dotés d’un dosimètre et permettant d’étudier l’atmosphère et de mesurer le niveau de rayonnement.
Si la phase de vol orbitale et les rovers dépendent des Européens, le matériel scientifique – 14 appareils – relève de la responsabilité des Russes, comme le souligne Rodionov :
« La plupart des instruments ne sont pas élaborés à partir de zéro. Ils ont une histoire. Il est important de rappeler que la Russie avait d’ambitieux projets concernant la création d’un réseau de stations d’atterrissage sur Mars. Une partie des appareils, des concepts et des objectifs scientifiques viennent de là, ce qui permet d’utiliser ce qui est déjà en cours de fabrication. De plus, la plupart des appareils ont déjà étaient testés. En particulier le spectrographe à neutrons qui fonctionne déjà sur les rovers américains. Et la plupart des appareils ont une histoire qui remonte aux précédents projets russes : Mars 96 et Phobos-Grunt. »
Selon le représentant de l’IKI, il y aura peut-être un ou deux appareils européens. Néanmoins, « la majeure partie du travail et la joie de travailler sur la plate-forme reviendra à la Russie », conclut le responsable du projet ExoMars 2018. /N