Russie-Iran : un regard d’au-dessous des sanctions

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Les Etats-Unis ont gelé nombre de sanctions anti-iraniennes suite aux progrès des négociations sur le programme nucléaire de la République Islamique d’Iran. La porte au marché iranien a été entrouverte aux compagnies américaines et européennes. Comment cela va-t-il marquer la situation à propos de l’Iran ?

Les Etats-Unis ont gelé nombre de sanctions anti-iraniennes suite aux progrès des négociations sur le programme nucléaire de la République Islamique d’Iran. La porte au marché iranien a été entrouverte aux compagnies américaines et européennes. Comment cela va-t-il marquer la situation à propos de l’Iran ? Voici le commentaire du politologue Vladimir Sajine :

Il y a quelques jours Washington a annoncé officiellement le « gel » des sanctions anti-iraniennes jusqu’au 24 novembre prochain. Le choix de la date n’est pas fortuit : ce jour-là expire un an depuis la conclusion par le groupe 5+1 (membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU plus l’Allemagne) et l’Iran d’un accord intérimaire – Plan d’actions commun, censé préparer un traité global définitif sur le programme nucléaire iranien, excluant la possibilité de fabriquer l’arme atomique en Iran.

Comme on le sait, - poursuit M. Sajine, - la date butoir de l’élaboration de l’accord a été fixé à 20 juillet, mais étant donné les difficultés apparues aux pourparlers on a convenu d’un nouveau délai- avant le 24 novembre. Bien que, de l’avis commun, le progrès réalisé aux pourparlers a été important.

Vladimir Sajine est persuadé que les pays européens n’attendent qu’un signal pour se ruer sur le marché iranien. Ainsi, depuis la fin de l’année dernière des délégations nombreuses d’hommes d’affaires de Grande-Bretagne, France, Italie, Autriche, Suède, RFA et de plusieurs autres pays ont visité Téhéran.

De l’avis de M. Sajine, la décision des Etats-Unis de suspendre l’action de certaines sanctions poursuit quelques objectifs à la fois. Ainsi, en entrouvrant la porte sur le marché iranien aux compagnies occidentales et en séduisant l’Iran par les avantages d’un statut libre des sanctions (même partiel et provisoire) les Etats-Unis pensent encourager l’Iran à accepter de nouveaux compromis en matière des pourparlers sur le nucléaire.

D’autre part, personne ne doute qu’une fois affranchi des sanctions l’Iran deviendra un terrain de luttes concurrentielles entre divers pays et compagnies.

Mais il y a encore un objectif, peut-être, principal de ces initiatives « réconciliatrices » de Washington. C’est la Russie. On sait que les sanctions imposées à la Russie à propos des événements en Ukraine, incitent Moscou à étendre la géographie et l’ampleur de ses liens économiques, commerciaux et financiers avec les pays d’Orient, d’Amérique latine. Sur cette liste l’Iran figure sur l’une des premières positions. Avec ce pays la Russie a une expérience positive de cinq cent ans d’échanges commerciaux à l’avantage mutuel.

Il paraît qu’en ouvrant des possibilités à leur business et à celui des Européens en Iran, les Etats-Unis envisageaient déjà avant l’annulation officielle des sanctions anti-iraniennes d’évincer la Russie du marché iranien prometteur et par là même – de renforcer le régime des sanctions antirusses.

Or la Russie a su protéger ses intérêts en Iran. Ces jours-ci les coprésidents de la commission intergouvernementale permanente pour la coopération économique et commerciale le ministre russe de l’énergie Alexandre Novak et le ministre iranien du PétroleBijan Namdar Zanganeh ont signé un projet d’accord pour cinq ans. Le document embrasse des sphères telles que l’énergie, l’ensemble pétrolier et gazier, les chemins de fer, l’industrie et l’agriculture. Il s’agit de même des achats du pétrole brut iranien. Si avant il était question de très importantes quantités – allant jusqu’à 500 mille barils par jour, soit 25 millions de tonnes par an, maintenant les parties ont concerté des quantités plus réelles : 2,5-3 millions de t par an. Avec ces recettes l’Iran prévoit d’acheter à la Russie des équipements industriels, rails, camions, métaux, blé. A présent l’essentiel c’est de mettre en œuvre toutes les intentions fixées dans ce projet d’accord. 

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