Cette information a été confirmée par la porte-parole de Microsoft Joan Li. Cette dernière a également affirmé la volonté de la société de coopérer avec les autorités d’application de loi de la RPC.
On ignore pour l’instant que recherchaient concrètement les enquêteurs et quelles sont les revendications du gouvernement par rapport à la société américaine. L’activité de Microsoft est observée de près par les autorités chinoises après le scandale d’espionnage qui a éclaté entre la Chine et les Etats-Unis. Ce scandale a éclaté après que l’ancien employé de l'Agence américaine de sécurité américaine (NSA) Edward Snowden ait révélé que les services de renseignement américains utilisaient les produits Microsoft pour leurs activités d’espionnage en Chine.
Néanmoins, les actions des autorités chinoises dans les bureaux de Microsoft s’inscrivent dans la pratique mondiale, souligne l’expert du Centre public régional des technologies Internet Ourvan Parfentiev.
« Le cyber-espionnage – c’est une question de sécurité nationale, car cette sphère n’est pas publique », explique-t-il. « Néanmoins, l'intérêt des services de sécurité des divers pays pour le code d’origine qui donne accès à un tel ou tel logiciel, y compris celui de Microsoft, a toujours été vif. On sait du moins que dans un certain nombre de cas cette curiosité est satisfaite. C'est le droit d’un Etat de s’assurer que le logiciel qui vient d’un pays tiers ne porte pas atteinte aux intérêts légitimes et la sécurité de ce pays. Cela est tout à fait naturel et typique non seulement pour la Chine, mais aussi pour la Russie et les Etats-Unis. »
Que recherchent les enquêteurs chinois dans les bureaux de Microsoft ? Ils pourraient poursuivre plusieurs objectifs, considère l’ancien employé de l'Agence fédérale russe des communications et de l'information, le colonel Andrei Massalovitch.
« D’abord, il s’agit de trouver un code spécial qui permet d’avoir l’accès à distance. Deuxièmement, il s’agit de trouver un code pour l’espionnage, car les armes cybernétiques, comme on le sait, peuvent être des armes d’offensive, de défense et d’intelligence. En outre, il y a des logiciels, qui mettent l’équipement informatique hors service. S’activent donc certaines fonctions dont un utilisateur de base n’utilise jamais. Le système commence alors à transmettre des informations qu’il possède vers le satellite. Ou entre, par exemple, en contact avec le réacteur nucléaire voisin pour interférer dans son travail. Il y a beaucoup de moyens d’introduire le code malveillant dans le logiciel. Et tous ces moyens sont utilisés dans le cyber-espionnage.»
À la fin de mai, la Chine a officiellement interdit l'utilisation du système d’exploitation Windows 8 de Microsoft Corporation dans toutes ses institutions publiques. Les autorités chinoises ont motivé leur décision par le fait que la société américaine a annoncé l’arrêt des mises à jour pour Windows XP. Certains experts ont alors émis l’hypothèse que les autorités chinoises cherchent pas ce moyen de mieux sécuriser leurs institutions et les protéger des risques de téléchargement des informations classées secrètes. L’inspection des bureaux chinois de Microsoft aujourd’hui confirme de façon indirecte cette hypothèse.
« Il sont en train de chercher des onglets cachés dans ces systèmes qui permettraient de récolter et envoyer sans autorisation, analyser ou modifier certaines informations sur les ordinateurs, les serveurs ou le réseau », explique Ourvan Parfentiev.
Les inspections dans les bureaux de Microsoft en Chine rappellent le scandale qui a éclaté à la fin de 2012 aux Etats-Unis avec la société informatique chinoise Huawei. Les autorités américaines ont alors également mené des contrôles surprises dans les bureaux américains de la société. Comme il s'est avéré, les enquêteurs américains se trouvaient à la recherche des confirmations que Huawei mène des activités de cyber-espionnage en faveur des autorités de Pékin sur le territoire des Etats-Unis. Les hypothèses des services de renseignement américain n’ont pas trouvé de confirmation. L’enquête de leurs homologues chinois, s’avèrera-t-elle plus réussie ?